SOMMAIRE


LETTRE-MÉLOMANE 2023-12


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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FERNSTRÖM John
ORCHESTRE
Symphonie 6 (1939)  icone   (***/*/****/***)  icone
Une symphonie remarquable qui se caractérise par un lyrisme intense dans le sens du "catastrophisme", impression particulièrement bien rendue par des harmonies dépourvues de toute dissonances désagréables. De même, sur le plan instrumental, le compositeur évite toute utilisation outrée des timbres, notamment des percussions. Il évoque le lyrisme souvent par l'exploitation des unissons et des glissandi. En revanche, le spectre instrumental apparaît limité, assez peu de couleur instrumentale. Les cordes (violons, violoncelles), les cors sont beaucoup exploités, très peu la harpe (sauf en accompagnement au début du 2e mouvement). Le scherzo est particulièrement bien réussi, par l'originalité de ses effets instrumentaux.
FIBICH Zdenek (1850-1900)
ORCHESTRE
Poème  icone   (*)  icone
Une longue mélodie essentiellement aux cordes rehaussée (pâlement) par les accents de la flute et de la harpe. Thème d'un intérêt moyen, qui s'estompe et devient lancinant vers la fin.
HALVORSEN Johan (1864-1935)
ORCHESTRE
Symphonie 2 d minor fatum (1924)  icone   (*/-/**/**)  icone
Cette symphonie se situe dans la lignée post-romantique plutôt que dans l'époque impressionniste pendant laquelle elle a été écrite, un post-romantisme assez indifférencié. Ce qui frappe au premier abord est le caractère relativement terne de l'orchestration où dominent les cordes, le timpani, une relative absence de couleur, préjudiciable, qui gomme les qualités réelles de l'œuvre. À l'actif, une très solide thématique de bout en bout. Et ce qui sauve cette œuvre, c'est le rhapsodisme nordique sensible dans le 1er mouvement, mais surtout dans les 2 dernier mouvements, prenant parfois une coloration et des effets de musique russe.
STANDFORD Charles (1852-1924)
ORCHESTRE
Symphonie 3 F minor op 28 Irish  icone   (-/**/**/*)  icone
Une œuvre présentant une très grande variation d'intérêt d'un mouvement à l'autre, de sorte qu'il est difficile d'en proposer une critique globale. Le premier mouvement apparaît vide de toute inspiration, aucun thème n'est reconnaissable. L'orchestration y est cependant variée, équilibrée. Les 2 mouvements suivants, le 2e rapide et le 3e lent, présentent des passages d'une inspiration élevée, notamment une thématique très dense dans le 2e mouvement. Le 3e mouvement lent marie et alterne magnifiquement la harpe avec la flûte et se termine par un non moins magnifique crescendo. Ce sont malheureusement quelques passages plus faibles qui empêchent d'atteindre l'excellence à ces 2 mouvements. Quant au dernier mouvement, sans être dépourvu de thèmes, il présente une surenchère de fanfares fatigantes, quoique de structure classique et sans disharmonies.
VENT Jan Nepomuk (1745-1801)
ORCHESTRE
Symphonie E flat major  icone   (**/-/-/*)  icone
Un concerto au style variable si l'on compare le 1er mouvement, relativement lyrique, aux autres mouvements, très archaïques, dans une écriture galante particulièrement guindée. Le premier mouvement exploite magnifiquement les modulations, les contrastes rythmiques et surtout les contrastes d'intensité brusques à la manière baroque. Les 2 mouvements suivants sont très poussifs. Seuls le dernier insuffle un peu de vigueur bienvenue par des effets plus incisifs et contrastés.


ŒUVRE REVISITÉE
LEONTSKY (1970-)
PIANO
Mers
Mers, un excellent album. Du Leontsky pur jus. Le compositeur semble libéré dans ces pièces vouées à l’effusion sans aucune restriction stérilisante ni enlisement dans le minimaliste. L’on y trouve aussi bien des motifs très mélodiques, des harmonies complexes, de vastes mouvements d’amplification lyrique (comme dans 7 Mers) et des moments d’une indicible tristesse comme dans 6 Voix lointaines, une pièce qui semble marquée par le sceau de la Fatalité. L’ensemble est soutenu presque toujours par une thématique solide, même lorsqu’elle s’étiole volontairement en effets très sporadiques et suggestifs comme dans 1 La mer s’ouvre. S’agit-il réellement d’évocations marines? ou plutôt ne serait-ce le reflet d’états psychiques peu en rapport avec les images extérieures, malgré les titres? Un questionnement qui n’a sans doute pas une importance majeure pour apprécier ces pièces que je recommande. En particulier, les pièces 4 à 7 sont à mon avis des joyaux qu’il ne faut pas rater.
1 La mer s'ouvre (**)  icone
2 Balancement des vagues (**)  icone
3 Je contemple la mer (-)  icone
4 Murmures sans fin (***)  icone
5 Antique magicienne (***)  icone
6 Voix lointaines (***)  icone
7 Mers (***)  icone
8 Un baiser vers l'abîme (**)  icone
9 Sa Majesté la mer (**)  icone
10 La mer se referme (**)  icone



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À bientôt
Claude Fernandez


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