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LETTRE-MÉLOMANE 2024-07


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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MARQUEZ Arturo (1950-)
TROMPETTE ORCHESTRE
Concierto de Otono (2018)  icone   (***/***/***)  icone
Vraiment génial, ce concerto pour trompette. Et d'une originalité à peine imaginable, étonnante. L'on n'en attendait pas moins, il est vrai, de la part d'une tel genre consacré à un instrument si rarement utilisé dans une œuvre concertante. Le compositeur s'est inscrit dans le cadre d'un rhapsodisme assez strictement ibérique, qui ne doit quasiment rien au style typiquement sud-américain. Le traitement du soliste est extrêmement varié, thématiquement et rythmiquement, brillantissime. L'orchestre n'est pas moins original, se limitant pourtant à un continuum rythmique, quasiment une suite d'ostinati, mais très percutant, souvent allié à des tenues de corde. C'est dans le dernier mouvement que ce style haché prend toute sa dimension. Dans le second mouvement lent, le compositeur parvient à exploiter la veine mélodique,voire presque pathétique, pourtant si opposée à l'instrument.
PELIKAN Jaroslav (1970-)
DUO FLUTE GUITARE
Variations sur un thème: Agua e Vinho  icone   ((-))  icone
une œuvre variée dans son rythme, qui alterne des passages relativement volubiles et des passages mélodiques. Malheureusement, la thématique, le thème varié reste peu perceptible et peu attractif.
RUDORFF Ernst (1840-1916)
ORCHESTRE
Symphonie 3 B minor (1910)  icone   (***/-/***/***)  icone
Cette symphonie s'inscrit - quoique très tardivement en 1910 - dans la lignée du style très germanique post-viennois. Ce qui pourrait apparaître comme un défaut pourrait au contraire constituer une qualité, tant il s'agit ici d'un modèle du genre. L'on y trouve la plénitude, l'homogénéité sonore, l'équilibre d'une orchestration à la coloration mesurée, tendue plutôt vers un effet lyrique de puissance. Les thèmes sont nombreux, confortant l'expression grave, très typique de ce style symphonique. Les crescendos sont toujours bien maîtrisés, exploitant bien les registres instrumentaux.
SKORIK Miroslaw (XXème)
DUO PIANO VIOLON
Rhpasodie des carpathes  icone   (***)  icone
Bien difficile de dire qui, de Skoryk ou de Monti, a le mieux exalté et magnifié le violon tzigane. Nous trouvons dans cette œuvre de Skoryk tous les ingrédients de la virtuosité et des effets compositionnels propres à ce style musical, notamment un passage en pizzicati. Ce sont essentiellement les paarties mélodiques qui dominent (le lassan) sur le friska, possiblement plus entraînant chez Monti.


ŒUVRE REVISITÉE
KABALEVSKI Dimitri (1904-1987)
ORCHESTRE
Symphonie n°1 (1932) (**/***)
Pas l’envergure de cette symphonie exceptionnelle que fut la 2ème symphonie - à mon avis. Néanmoins, malgré ses limitations - un traitement spartiate - voire rudimentaire - de l'orchestration, les effets simplificateurs parfois trop évidents du Groupe des Six... la marque expressionniste russe et la spécificité profondément kabalevskienne affleurent. En particulier, l’introduction lente dans le grave du 1er mouvement et le crescendo qui suit: un crescendo massif, aux sonorités sourdes, au développement complexe. En comparaison, il est surprenant de constater que la 2 apparaît plus tchaïkovskienne, plus rimskienne et surtout plus russe et plus expressionniste que la 1. Plus novatrice aussi. C'est en revenant à la tradition rhapsodique que Kabalevsky a rejoint la modernité, une modernité originale, efficiente, sans rapport avec les divagations des atonalistes et pseudo-atonalistes de l’époque. Dommage que cette première symphonie s’enlise parfois dans des développements un peu hasardeux. Mais quelle substance.



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À bientôt
Claude Fernandez


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