SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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TCHAIKOVSKI Piotr Illitch (1840-1893)


ORCHESTRE

Hérité en partie de la Fantastique (Berlioz), et en partie de l'orchestration plus traditionnelle de la première moitié du dix-neuvième siècle, le symphonisme de Tchaïkovski, à mon avis, n'atteint son apogée qu'avec Fatum, le Voïevode la Symphonie pathétique, la Symphonie n°3, la Symphonie n°5 d'une part, le ballet Casse-noisette d'autre part. En revanche, l'Ouverture 1812, Danse russe, Francesca da rimini, le Capriccio italien, Hamlet, les symphonies n°1, n°2, n°4... ne me semblent que des exploitations grossières d'un symphonisme un peu primitif, très en-deçà de celui de la Symphonie fantastique. C'est essentiellement l'utilisation des cuivres et des percussions qui m'apparaît très rudimentaire, leur alliance souvent peu harmonieuse. Avec Fatum, le Voïevode, la Symphonie pathétique, Tchaïkovski me paraît atteindre un niveau de subtilité orchestrale très élevé, bien qu'il reste totalement démarqué du style de Rimski. Le compositeur explore les sonorités spéciales, étouffées, plaintives, évoquant la déliquescence, une douleur paroxysmique résignée. A l'opposé, les ballets, dont surtout Casse-noisette, inaugurent un style, en partie hérité de certains poèmes symphoniques de Saint-Saëns, en même temps très coloré et très mélodique par une large utilisation de la flûte et des instruments spéciaux (harpe, xylophone), style qui évoque une atmosphère de féerie, un sentiment de bonheur et d'équilibre, rares chez Tchaïkovski. Plus que les incertitudes sur la forme, on peut sans doute reprocher à Tchaïkovski ses incertitudes stylistiques entre le nécessaire pathétisme de la symphonie et la légèreté inhérente au ballet. Méprisé des musicographes du début du XXème siècle, Tchaïkovski devait prendre une juste revanche grâce à l'idolâtrie qui s'est emparée des Russes à son sujet en Union Soviétique. Le vieux pleurnichard qu'on jugeait dépassé, rétrograde, a cependant inspiré des compositeurs comme Glazounov (les Saisons) et Kabalevski (Symphonie n°2). L'origine du style tchaikovskien des ballets semble également référer aux symphonies de Ries (notamment la 11) et aux deux symphonies de Volkmann, notamment la seconde.

Symphonie n°1 Rêves d'hiver 1868    (*/**/*/*)

Il me paraît remarquable que dans cette première symphonie, Tchaïkovski trouve immédiatement certains aspects de son style orchestral tel qu'on le retrouvera jusque dans ses dernières œuvres. En revanche, cette partition, bien que très variée, me semble d'un intérêt assez moyen. Le second mouvement développe une assez belle mélodie, à mon avis, de style rhapsodique, sur un fond orchestral subtil. La même mélodie est reprise au cor en forte avec accompagnement de cordes d'une manière très prenante. Le dernier mouvement présente en seconde partie un thème rhapsodique très entraînant.

L'orage    (***)

Cette œuvre manifeste à mon avis la maîtrise orchestrale de Tchaïkovski, et, en dépit des idées reçues, elle illustre son modernisme spécial, totalement éloigné des effets impressionnistes ou préimpressionniste ou même wagnériens. Nous dirons plutôt que le compositeur a poussé le plus loin possible la subtilité mélodique et harmonique à l'intérieur d'une conception classique; il faut entendre ici par classique une conception mélodique. Mais le mélodisme peut être traité lui aussi de manière moderne. C'est ce que montrera brillamment Stravinski dans Petrouchka. Un autre effet moderne chez Tchaïkovski me paraît être la densité des idées mélodiques, leur brièveté, le passage de l'une à l'autre sans transition comme dans ce liébig musical qu'est l'ouverture de Gwendoline de Chabrier. L'œuvre est figurative par l'évocation du tonnerre et de la foudre, mais ces éléments sont évoqués en évitant, me semble-t-il, les recettes faciles de la musique à programme. Et il y a naturellement à mon avis comme dans toute œuvre de Tchaikovski une sensibilité, une expressivité, une affectivité, une générosité qui nous pénètre dans les fibres les plus intimes de notre être.

Le Voïévode    (****)

Par son inspiration pessimiste, et par l'un de ses thèmes majeurs, cette œuvre préfigure la Symphonie pathétique. On remarquera aussi, évoquant cette symphonie, un immense crescendo strident, morne, étouffé qui s'enfle par une force intérieure non pas ascendante, mais descendante. On croirait que la musique descend au fond de l'enfer, au fond de la douleur. L'orchestre manifeste à mon avis une remarquable densité, il faudrait dire même une compacité qui est bien la marque des dernières œuvres orchestrales du maître avec le pessimisme définitif qui ne le quittera plus. La structure de l'œuvre correspond à une succession de motifs dont le mélodisme étonne, à mon avis à la fois simple et très élaboré. Il semble qu'au delà du pessimisme, nous atteignons une expression où le compositeur disparaît presque. L'âme vaincue finit par s'évanouir, il reste une musique morte qui se développe d'elle-même, où la douleur semble dépassée. Nous pénétrons en des terres musicales hallucinantes où la matière orchestrale atteint une sorte de tétanisation. Tout en refusant les nouveautés du wagnérisme et des Cinq, mais en intégrant les apports de la révolution berliozienne, Tchaïkovski exploite plus qu'aucun autre, pousse plus loin qu'aucun autre, me semble-t-il, les possibilités de l'orchestration du mélodisme classiques.

Fatum    (****)

Une fois de plus, Tchaïkovski m'étonne par sa subtilité mélodique et orchestrale, ceci malgré des thèmes d'une déconcertante simplicité. Comme dans le Voïévode, l'œuvre correspond à une succession de motifs mélodiques où toute transition est bannie. Doit-on interpréter cette structure (qui apparaît aussi chez Schubert) comme une incapacité à élaborer la moindre forme ?Quoi qu'il en soit, l'œuvre me paraît bouleversante. Il me semble difficilement imaginable, à l'écoute de cette œuvre, que Tchaïkovski ait pu être considéré comme un musicien sentimental superficiel. Mais on sait ce que vaut une telle accusation de la part d'intellectuels de la musique qui à mon avis pervertissent la reconnaissance de l'art et œuvrent contre le génie.

Symphonie n °4 1877    (**/**/*/-)

L'orchestration de cette symphonie, colorée, variée, à mon avis manque parfois de subtilité. Les passages en forte me paraissent plus bruyants que lyriques, notamment dans le dernier mouvement. La richesse thématique des deux premiers mouvements m'apparaît cependant certaine. L'utilisation des pizzicati notamment ne me paraît pas posséder ici la beauté qu'elle revêt dans le Casse-noisette.

Casse-noisette Suite d'après Ballet    (****)

Dans cette œuvre, le meilleur de ses ballets assurément, Tchaïkovski adopte un style très spécifique dont l'origine, si l'on excepte certains aspects des poèmes symphoniques de Saint-Saëns (Le rouet d'Omphale, la Jeunesse d'Hercule), nous échappe. Ce style sera magnifiquement exploité dans les ballets de Glazounov, notamment Les Saisons. Tchaïkovski semble être l'initiateur d'un colorisme orchestral très différend de celui de Rimski, adapté à une thématique plus mélodique, plus classique. Il affectionne les petits motifs à la flûte (Danse chinoise), les épanchements à la harpe (introduction de la Valse des fleurs), au célesta (Danse de la fée dragée). La suite comprend des morceaux de genre: danse chinoise, arabe, russe, une valse.

Capriccio italien    (**)

Ce capriccio qui débute dans une atmosphère pathétique se termine dans la gaieté. Rappelant quelque peu une ouverture de Verdi, l'œuvre utilise des motifs de nature très populaire développés à mon avis sans grande subtilité.

Ouverture 1812    (***)

L'empreinte pathétique et le caractère grandiose qu'évoquent l'œuvre compensent quelques effets d'orchestration à mon avis un peu grossiers, des fanfares un peu rudimentaires.

Marche slave    (***)

S'appuyant à mon avis sur une thématique solide, cette œuvre ne manifeste pas, me semble-t-il, une utilisation outrancièrement subtile de l'orchestre.

Francesca da rimini    (*)

Bien que Tchaïkovski dans cette œuvre exploite le symphonisme berliozien comme dans la Symphonie pathétique, rien dans ce déploiement pourtant fastueux ne me convainc. Francesca da Rimini me paraît une partition vide de toute thématique, un pur exercice symphonique.

Symphonie pathétique n°6    (****/*/**/****)

Cette œuvre est l'expression du pessimisme absolu et définitif, d'un désespoir ayant atteint son dernier degré. Nous avons l'impression de parcourir les terres inexplorées de l'enfer où tout est douleur, deuil et angoisse. Certaines parties correspondent manifestement à un programme que le compositeur n'a jamais voulu révéler. On serait tenté d'y voir l'épisode de son essai raté de mariage qui se termina par une fuite, la désolation du dernier mouvement pourrait aussi évoquer l'épisode du suicide manqué ou, plus secrètement, l'œuvre pourrait traduire des épisodes du drame de l'homosexualité mal vécue par Tchaïkovski. L'ombre de la Fantastique, référence fondamentale de toute la musique russe, plane sur cette symphonie. Elle comporte plusieurs mouvements de valse (premier et second mouvement) et le troisième mouvement rappelle la fameuse Marche au supplice. Le premier mouvement impose dès l'abord cette atmosphère angoissante évoquée par des sonorités étouffées ou stridentes. Au centre apparaît un mouvement de valse triste dont la signification échappe, il est suivi par un nouveau passage véhément se terminant par une impressionnante plongée dans un vide sans fond. Le second mouvement nous présente comme par dérision un mouvement de valse vaguement enjoué. Avec le troisième mouvement s'exprime un nouvel accès de pessimisme sous forme d'un passage à mon avis très dense où se mêlent les pizzicati des cordes. Il évolue vers un motif haché sourd, indéfiniment martelé, vite lassant comme une marche au supplice. Le dernier mouvement nous transporte au seuil de la mort comme une dernière méditation sur soi-même, sur une vie d'échecs, de honte, de désillusions. Le thème confié au tutti de cordes divisées rappelle celui du troisième mouvement de la Fantastique. Le mouvement se termine par un motif grave aux cordes comme le dernier râle d'un mourant.

Manfred symphonie    (**/**/*/**)

Roméo et Juliette    (**)

La première partie lente de cette œuvre contient de nombreuses sonorités assez hallucinantes, inédites chez Tchaïkovski, rappelant Sibelius et même Host. Malgré cette originalité, cette partie ne m'apparaît guère convaincante. La suite, plus classique, présente un orchestre rutilant, parfois un peu lourd et sans finesse à mon goût, notamment dans l'emploi des percussions. En revanche, les progressions thématiques me paraissent très élaborées. De nombreux motifs très contrastés, sublimes, sont exposés, leur impact est malheureusement diminué par des transitions lentes à mon avis inopportunes. On admirera les longs tutti de cordes très impressionnants.

La Belle au Bois dormant suite de ballet    (*/*/*/***/*)

Cette suite, beaucoup plus courte que le Casse-noisette, présente la même atmosphère féerique et le même style orchestral. Pas d'action, notamment, débute par un épisode à la harpe. En revanche, l'œuvre me semble beaucoup moins inspirée, si l'on excepte la Valse. C'est sans doute cette œuvre qui doit le plus, par son atmosphère angoissante et mystérieuse aux poèmes symphoniques de saint-Saëns.

Symphonie n°2 Petite Russie 1873    (*/-/-/-)

Cette œuvre se caractérise essentiellement par une orchestration traditionnelle, assez pesante à mon avis, même si certaines singularités tchaïkovskiennes apparaissent parfois. Les motifs me semblent presque toujours simplistes et de faible intérêt.

Symphonie n°3 Polonaise 1875    (***/***/***/***/-)

Cette symphonie marque chez Tchaïkovski l'avènement d'un art symphonique complexe, subtil, même si le compositeur ne renonce pas à certains procédés hérités de la première moitié du 19e siècle qui alourdissent encore certaines parties. La fin du 3e mouvement notamment, évoquant La jeunesse d'Hercule de Saint-Saëns atteint, me semble-t-il, une dimension quasi impressionniste. Le premier mouvement contient déjà les sonorités diaboliques, étouffées, déliquescentes qui caractériseront la symphonie Pathétique. Ce mouvement, par sa finale (Allegro brillante), préfigure également les longues progressions insistantes, obsessionnelles de cette symphonie. Le quatrième mouvement, bâti sur une succession rapide des instruments où domine la flûte, rappelle l'atmosphère mystérieuse du Lac des cygnes et du Casse-noisette. Le second mouvement est une sublime mélodie confiée le plus souvent à la flûte, sans doute un peu trop répétée, mais à mon goût irrésistible. Enfin, le dernier mouvement n'est à mon avis qu'une fanfare bruyante, assez peu convaincante. Malgré les insuffisances thématiques qui me paraissent caractériser certaines parties de cette symphonie, elle contient à mon avis de nombreuses nouveautés stylistiques qui lui permettent de s'imposer.

Hamlet    (-)

Après un début pathétique peu convaincant à mon avis suivent plusieurs longs passages au hautbois alternant avec des épisodes plus mouvementés. Cette œuvre me paraît essentiellement un déploiement gratuit d'instrumentation - souvent grossière à mon avis - ne comportant guère de thématique efficiente.

Symphonie n°5 1888    (***/***/*/-)

Le premier mouvement de cette œuvre , après un début lent très pathétique offre un crescendo particulièrement impressionnant permettant d'admirer une utilisation très subtile des cuivres, contrairement à ce qu'il en est généralement chez Tchaïkovski, notamment dans Roméo et Juliette. Le second mouvement se caractérise par un motif très mélodieux du trombone en pianissimo. Le troisième mouvement, en forme de valse, m'apparaît plus rudimentaire ainsi que le dernier mouvement qui se manifeste à mon avis par une orchestration bruyante assez sommaire après une introduction très pathétique.

Suite n°1 op 43 1883    (**/***/***/***/***/*)

Suite n°2 op 53 1878    (*/***/*/****)

Préfigurant la Pathétique et le Casse-noisette, ces deux suites en présentent sans doute toutes les qualités et quelques insuffisances. Il nous faut insister, me semble-t-il, particulièrement sur l'intérêt et l'originalité de ces œuvres qui, à mon sens, ne le cèdent guère aux partitions les plus connues et les plus appréciées du compositeur. Qualité supérieure, la marque rhapsodique omniprésente en des thèmes d'un mélodisme et d'une teinte nostalgique sans égale. De ce point de vue, on s'émerveillera de cette mélodie triste développée dans le 3e mouvement de la Suite n°1, simple, extraordinairement émouvante comme seul peut en composer Tchaïkovsky. Qualité supérieure également la maîtrise orchestrale qui atteint son maximum. Les lourdeurs de l'ouverture 1812 sont loin. Tchaïkovsky, bien que dans un style très différent de ses collègues du groupe des Cinq, manifeste une rare sensibilité à la couleur orchestrale. De ces deux superbes suites, dont presque tout serait à retenir, on pourra particulièrement s'extasier sur le dernier mouvement de la seconde, dont la seconde partie témoigne d'une inspiration expressionniste sur quelques réminiscences de la Symphonie fantastique (Scène aux champs). On peut également signaler le 4ème mouvement de la Suite n°1 qui est une prémonition de la Danse de la fée Dragée. Défaut dommageable et navrant, les longs passages en style fugué que Tchaïkovsky a laborieusement développés dans le premier mouvement de chaque suite. Saura-t-on jamais pour quelle raison le compositeur s'est adonné à cet exercice assommant si éloigné de son style naturel et de son tempérament?

PIANO

L'influence de Schumann me paraît nettement perceptible dans de nombreuses pièces pour piano de Tchaïkovski, présentant une grande simplicité ainsi qu'un mélodisme chantant, cependant le compositeur dépasse à mon avis amplement cette esthétique dans certaine pièces de haute virtuosité comme Dumka où l'on retrouve cette véhémence romantique désespérée qui s'exprimait dans les deux concertos. On remarquera que l'inspiration rhapsodique est partout présente chez Tchaïkovski, notamment dans les dernières pièces de l'op 40. L'œuvre pour piano seul de Tchaïkovski, presqu'entièrement ignorée des interprètes, sauf peut-être pour Les Saisons, mériterait, me semble-t-il, une résurrection au même titre que sa musique pour piano et orchestre.

op 1 n°1 Scherzo à la russe    (*)

op 2   

n°1 Ruines d'un château (***)

n°2 Scherzo (*)

n°3 (*)

Valse-caprice op 4    (***)

Romance op 5    (-/**)

Capriccio op 8    (*)

Sonate op 37    (**/**/-/***)

Scherzo valse op 7    (***)

op 19   

n°1 Rêverie du soir (***)

n°2 Scherzo humoristique (**)

n°3 Feuillet d'album (-)

n°4 Nocturne (*)

n°5 Capriccioso ()

n°6 Thème et variations (*)

op 40   

n°1 Étude en sol (-)

n°2 Chanson triste (-)

n°3 Marche funêbre (-)

n°4 Première mazurka (*)

n°5 Deuxième mazurka (-)

n°6 Chant sans paroles (-)

n°7 Au village (-)

n°8 Valse en la bémol (**)

n°9 Valse en fa d (***)

n°10 Danse russe (***)

n°11 Scherzo (*)

n°12 Rêverie (**)

op 21   

n°1 Marche funêbre (*)

n°2 mazurka (-)

n°3 Scherzo (-)

n°4 (**)

n°5 (**)

n°6 (**)

op 10   

n°1 Nocturne (***)

n°2 Humoresque (*)

op 59 Dumka    (****)

op 9   

n°1 Rêverie (*)

n°2 Polka de salon (-)

n°3 Mazurka de salon (*)

13 pièces op 72   

n° 1 (***)

n° 2 (*)

n° 3 (-)

n° 4 (-)

° 5 (*)

n° 6 (-)

n° 7 (-)

n° 8 (-)

n° 9 (**)

n° 10 (***)

n° 11 (-)

n° 12 (-)

n° 13 (-)

Les saisons op 37   

n° 1 (-)

n° 2 (-)

n° 3 (*)

° 4 (-)

n° 5 (-)

n° 6 (**)

n° 7 (-)

n° 8 (**)

n° 9 (-)

n° 10 (**)

n° 11 (***)

n° 12 (-)

6 pièces op 51   

n° 1 (***)

n° 2 (***)

n° 3 (**)

n° 4 (***)

n° 5 (*)

n° 6 (****)

5 pièces sans numéros d'opus   

n° 1 (-)

n° 2 (**)

n° 3 (*)

n° 4 (-)

n° 5 (*)

op 72   

n° 1 (***)

n° 2 (-)

n° 3 (-)

n° 4 (*)

n° 5 (-)

PIANO ORCHESTRE

Les concertos n°1 et n°2, et, dans une moindre mesure, le Concerto-fantaisie, me paraissent des œuvres magistrales, caractérisées par leur pianisme à la fois d'un mélodisme charmeur et d'une intensité sauvage, dans la lignée directe de Grieg et de Scharwenka. L'orchestration n'est sans doute pas un moindre aspect de ces œuvres. Très originale dans ses effets, elle est nettement moins tributaire de Berlioz que ne le sont les symphonies jusqu'à la Pathétique. Quant au Concerto n°3, rien, ou presque, n'y rappelle Tchaïkovski. L'orchestration de Tanéïev me semble assez banale. L'écriture solistique (en partie seulement de Tchaïkovski) me paraît confuse. Le compositeur lui-même avait dû abandonner des ébauches dont il ne pouvait que sentir l'insuffisance. Bien que Tchaïkovski n'ait guère fait école auprès des musiciens post-romantiques ou modernes, on doit cependant signaler son influence sur Macdowell, et postérieurement sur Kabalevski, lequel est probablement un des seuls musiciens modernes à s'être insiprés du style tchaïkovskien avec Bortkievitch. De manière unique, le célèbrissime Concerto n°1, qui est sans doute le plus beau concerto pour piano jamais écrit avec celui de Sgambati, exprime à mon avis l'idéalisme romantique dans ses aspirations les plus exacerbées. Tchaïkovski a su utiliser, notamment, me semble-t-il, dans le magnifique thème d'ouverture, son sens de la mélodie hérité du bel canto. L'œuvre est parsemée de cadences délirantes d'une expressivité inouïe aux accents désespérés. La marque rhapsodique est naturellement omniprésente. Le Concerto n°2, de structure plus systématique que le Concerto n°1 contient à mon avis des cadences pathétiques aussi impressionnantes, sinon parfois plus encore. On ne trouve l'équivalent de cette puissance de virtuosité lyrique que dans le Concerto de Sgambati. Moins lyrique, plus détendu, le Concerto-fantaisie affirme à mon avis des thèmes superbes. Le premier mouvement est construit sur deux sections orchestrales encadrant une partie solistique. La seconde partie, sans plan rigoureux, est plus fantaisiste. Quant à l'Allegro, qui ne dure que deux minutes, il me paraît animé d'un mélodisme agréable.

Allegro 1864    (**)

Concerto n°1 1875    (****/***/***)

Concerto n°2 1881    (****/*/***)

Concerto n°3 1895    (*/-/-)

Concerto-fantaisie    (**/***)

QUATUOR

Quatuor n°1 D majeur op 11 1871    (*/***/*/-)

L'écriture robuste, incisive, originale de cette œuvre m'apparaît plutôt comme la recherche d'une froide perfection. Tchaïkovski multiplie les dissonances, prêtant une certaine richesse harmonique à son œuvre, au détriment cependant, à ce qu'il me semble, de la mélodie. La thématique est généralement elliptique, condensée, abhorrant l'effusion et le développement, ce qui communique une certaine dureté à l'œuvre, rare chez ce compositeur. On différentiera le premier mouvement, très homogène du 3e mouvement présentant une grande indépendance des parties. C'est le 2e mouvement lent qui allie, le mieux , à mon avis, l'originalité des procédés d'écriture avec le mélodisme. Des motifs très orientaux, de teinte chinoise caractéristique, sont développés, notamment sur fond de pizzicatti. Un rare moment de beauté pure auquel nous convie Tchaïkovski.

TRIO

Trio en la mineur op 50 PIANO VIOLON VIOLONCELLE 1882    (***/-/-/-/-/-/-/-/-/-/*/*/-/**)

Ce trio, écrit dans un style très dépouillé, répond à son argument (honorer la mémoire de Nicolas Rubinstein) par son expression funèbre. La structure de l'œuvre ne semble répondre, me semble-t-il, à aucune logique musicale. Après le premier mouvement, très pathétique, suivent un thème et une suite de variations très scholastiques, sans intérêt à mon avis, jusqu'au retour du thème principal de l'œuvre dans la variation finale. Le premier mouvement correspond à une succession de thèmes simples où souvent les 3 instruments se répondent sur le même motif, mais le mélodisme de Tchaïkovski, comme toujours, fait merveille. Dans le retour du thème principal (coda de la Variation finale), Tchaïkovski atteint une expression particulièrement douloureuse, jusqu'à une sorte de désespoir total, notamment dans la partie de violoncelle.

VIOLON ORCHESTRE

Seul le concerto, écrit dans la conception d'une œuvre de virtuosité, me paraît s'imposer véritablement dans la production violonistique de Tchaïkovski.

Concerto    (***/*/**)

Les œuvres pour soliste et orchestre conviennent décidément bien à Tchaïkovski, me semble-t-il, il y exprime son égotisme avec une théâtralité vaine et grandiloquente, pourtant toujours sincère. Dans cette œuvre, Tchaïkovski affirme à mon avis une écriture violonistique magistrale de haute virtuosité dont il est difficile de rechercher la source. La tessiture assez grave du soliste semble faire référence au style des violonistes-compositeurs polonais, français ou belges de la fin du siècle, peut-être plus particulièrement Saint-Saëns. On remarquera dans la seconde partie de ce mouvement un immense crescendo très complexe qui serait de style plutôt paganinien ou une transposition de crescendos identiques dans les concertos pour piano de Tchaïkovski lui-même (dont l'origine première pourrait être Paganini). Il faut admirer à mon avis le caractère pathétique du magnifique thème principal, surtout dans sa reprise à l'orchestre après la cadence solistique centrale. Celle-ci, non moins magnifique, exprime une affectivité puissante en utilisant toutes les ressources de la virtuosité transcendante, notamment les effets de glissandi. On remarquera que les œuvres concertantes permettent aussi à Tchaïkovski d'atteindre à mon avis une orchestration plus subtile et plus légère que certaines de ses œuvres orchestrales. Elle me paraît ici particulièrement colorée, nerveuse et incisive. Le dernier mouvement, à mon avis, ne parvient pas à s'imposer par son thème principal rhapsodique, mais trop laborieux.

Souvenir d'un lieu cher 1878    (**/*/-)

Sérénade mélancolique 1876    (*)

Valse-Scherzo op34    (**)



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