SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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SPOHR Ludwig (1784-1859)


DUO HARPE VIOLON

Le style de Spohr dans ces œuvres apparaît très clair et mélodique, sans aucune virtuosité. D'une écoute agréable, ces pièces dépassent à mon avis rarement l'intérêt d'un divertissement de bon goût. Certaines parties, cependant, comme le 1er mouvement de la Sonata concertante op 115 et le 2ème mouvement (Andante con moto) du Trio en E m, malgré leur extrême simplicité, recèlent, me semble-t-il, un charme certain et montrent chez Spohr des qualités de mélodiste incontestable.

Sonata concertante in D majeur op 115 DUO VIOLON HARPE    (-/*/-)

Sonata in C mineur DUO HARPE VIOLON    (**/-)

Sonata in B majeur op 16 DUO HARPE VIOLON    (*/-/*)

TRIO

Trio in E mineur TRIO HARPE VIOLON VIOLONCELLE    (-/**/*)

VIOLON ORCHESTRE

Les concertos de Spohr montrent un style très proche de Paganini, notamment en ce qui concerne le mélodisme, caractérisé par son chromatisme spécial. L'orchestration ne fait pas exception, avec ses envolées de cordes, mais parfois un peu plus pesantes à mon avis. Il manque cependant à Spohr, me semble-t-il, la puissance lyrique et cette élégance particulière du maître génois. De même, la virtuosité apparaît toujours plus tempérée que chez Paganini, notamment en ce qui concerne les staccatos en double cordes. A son corps défendant, Spohr prouve là qu'il existe bien un style thématique paganinien, qu'il s'est bien approprié, à moins que celui-ci ne provienne de Giuliani.

Concerto n°8 1816    (***)

L'œuvre, écrite en un mouvement, qui est la suite de quatre sections, est essentiellement composée de passages mélodiques lents.

Concerto n°9    (**/*/*)

Moins lyrique et moins inspiré à mon avis que le Concerto n°8, ce concerto doit également son intérêt à l'exploitation du mélodisme paganinien. Le violon, qui s'évade rarement du legato, manque à mon avis de contraste. L'orchestre est lui-aussi paganinien avec à mon avis moins de souplesse et d'éclat. Le dernier mouvement se caractérise par l'utilisation quasi constante des doubles cordes par le soliste.

Concerto n°7 E mineur op 38 1814    (*/-/-)

Cette œuvre apparaît très symphonique malgré une coloration instrumentale peu marquée. Le violon, très timide, se restreint à un jeu peu saillant, assez peu lyrique comportant presqu'uniquement du legato. Néanmoins aucune réminiscence du style galant ne demeure.

Concerto n°12 A mineur op 79 1828    (*/**/*)

Ce concerto recèle le chromatisme mélodique caractéristique de Paganini. Le violonisme, de style assez affirmé, me semble-t-il, demeure néanmoins limité au jeu legato. L'orchestration est parcimonieuse. On remarquera une séquence solo de la clarinette comme dans le 1er mouvement du Concerto n°2 de Paganini, dans un registre nettement moins lyrique. Quelques motifs très beaux à mon avis apparaissent dans le second mouvement.

Concerto 2 D minor op 2 1804  icone   (**/**/**) icone

Très bon concerto qui nous renseigne sur l'évolution du compositeur (en le comparant au 8 ou au 12). Il apparaît assez peu de différence, tant sur le plan violonistique que symphonique ou même thématique. L'on retrouve des motifs toujours bienvenus d'un lyrisme tempéré, noble. le jeu legato domine, mais pas plus que dans le Concerto 12. Sur le plan de l'évolution de la thématique violonistique, nous retrouvons une thématique comparable (notamment dans les passages lyriques de virtuosité en staccato) à celle des concertos de Paganini. Spohr est-il le précurseur de cette thématique très spécifique ou bien est-ce Paganini ou encore d'autres œuvres de l'époque. Il est impossible de trancher en raison de l'incertitude concernant la date de composition de ces œuvres (la date de 1804 est-elle correcte? de quelle année date la composition du Concerto 6 de Paganini (le premier écrit)? Ajoutons qu'il existe entre les 2 compositeurs un hiatus très important (un gouffre) sur le plan de l'élaboration thématique et de la virtuosité subséquente (à ce qu'il me semble). Au bénéfice de Spohr cependant une orchestration plus homogène, plus dense, parfois un peu poussive, mais sans jamais être lourde et mieux intégrée au soliste que dans les concertos de Paganini. In fine, belle œuvre, très égale, mais il manque à Spohr un certain esprit de bravoure sans lequel il n'est pas de concerto vraiment réussi.

Concerto 11 G major op 70 1825  icone   (-/*/*) icone

Si la date de 1825 est correcte concernant ce concerto, cela le place en très net retrait par rapport aux œuvres violonistiques de l'époque, notamment par rapport aux concertos de Paaganini dont le 1 aurait été écrit vers 1817, sans évoquer le 6 qui lui est antérieur (malgré son numéro). Par référence à De Bériot, dont les premiers concertos datent probablement de cette période aux alentours de 1825, Spohr n'apparaît pas non plus dans le sillage de l'école franco-belge contemporaine. Il se réfère plutôt à Viotti par l'importance du jeu legato presqu'exclusif. Sur le plan mélodique, ce concerto est certainement d'un moindre intérêt que le 8, capable de rivaliser quelque peu avec le mélodisme paganinien. L'orchestration, sourde, poussive, me paraît manquer de clarté, quoiqu'elle affirme une certaine importance par rapport à un soliste éteint, d'un lyrisme plus que tempéré. On préfèrera le Concerto 12 à celui-ci, sur tous les plans.

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