SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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RUBINSTEIN Anton (1829-1894)


ORCHESTRE

La symphonie n°1 (1850): une symphonie passablement post-viennoise aux effets stéréotypés. Malgré les formules bien éprouvées d'un symphonisme un peu désuet, le compositeur introduit des thèmes d'un appréciable intérêt, à défaut d'être novateurs. Une symphonie égale dans son inégalité, en dehors du premier mouvement, à mon avis d'une qualité nettement moindre. Il manque sans doute assez peu aux trois derniers mouvements pour atteindre l'excellence, néanmoins aucun, à mon sens, ne peut y prétendre. Rubinstein nous distille (ou nous inflige) cette musique parfois charmeuse, souvent un peu lourde et d'une subtilité douteuse, mais incontestablement génératrice de lyrisme. Tout change avec la symphonie suivante, pourtant écrite un an plus tard... Vaste symphonie que cette symphonie n°2. Trop vaste avec ses 7 mouvements, très inégale, et surtout très polymorphe: mouvements où cohabite la plus profonde originalité (notamment le 2ème mouvement) avec une écriture plus conventionnelle (les 3 derniers mouvements). Chez Rubinstein, une manière bien à lui de commencer son discours abruptement sans préambule, de brûler les transitions. Il ne connaît pas les subtilités de l'attente calculée des effets. Il ne s'embarrasse pas de formules rhétoriques gracieuses ou aguichantes. Rubinstein pouvait ainsi exceller dans un art constitué d'effets fluctuants, éphémères en dehors des zones balisées que représente la symphonie post-viennoise. En effet, rien, absolument qui rappelle une quelconque influence viennoise dans cette syntaxe et ce matériau sonore brut. Quasiment rien non plus qui soit significatif de la nouvelle musique russe émergente à l'époque. Rubinstein, moins post-viennois que Tchaïkovsky (qui l'est passablement, il faut bien l'avouer), mais moins russe, et même absolument pas russe sur le plan rhapsodique. Ce second mouvement, exceptionnel à mon avis, exploite jusqu'à une intensité paroxysmique les trémolos de cordes et les petits motifs à la flûte qui fusent, créant une instabilité permanente. Vraiment impressionnant ce mouvement. Et l'on ne voit pas où Rubinstein aurait pu trouver ces références symphoniques, sinon de lui-même. Tellement original, indéfinissable, indescriptible, même pas évocable, même pas suggérable. De la tension lyrique pour elle-même, épurée, dans son essence, dissociée de tout développement traditionnel, des effets constitués d'un matériau sonore désubstantialisé, des effets générateurs d'une atmosphère hallucinante de drame, de catastrophe évoluant vers une improbable résolution. Et pour ce mouvement, sans hésitation, j'attribue la mention exceptionnel: 4 étoiles.

Symphonie n°1 (-/**/**/**)   1icone   2icone   3icone   4icone

Symphonie n°2 (***/****/***/-/**/*/**)   1icone   2icone   3icone   4icone   5icone   6icone   7icone

PIANO

Valse fa majeur (**)

Staccato Étude op 25 (***)   1icone

PIANO ORCHESTRE

Les concertos n°3, n°4, n°5 manifestent à mon avis une maîtrise de l'écriture pianistique particulièrement élevée, mais aussi (si l'on excepte le 2ème mouvement du Concerto n°3 et le 3ème mouvement du Concerto n°5) une absence de vie et de lyrisme attribuables à l'insuffisance de la thématique. La virtuosité qui y est affirmée, ne s'appuyant pas toujours, me semble-t-il, sur des motifs suffisamment marquants, engendre une uniformité à rebours qui rend paradoxalement ces œuvres souvent ternes et sans dynamisme. Le style pianistique de Rubinstein, toujours très clair et très souple, se caractérise par l'absence de motifs mélodiques simples, l'exposition continuelle de motifs solistiques très virtuoses, complexes, créant à mon avis des effets très sporadiques, à défaut de constituer une véritable ossature thématique. Le Concerto n°4 apparaît moins virtuose ; le Konzertstück, quant à lui, se révèle nettement plus mélodique et comporte de nombreux effets lisztiens. C'est dans le 3ème mouvement du Concerto n°5 qu'à mon avis la richesse de la thématique rejoint la virtuosité et que le génie de Rubinstein éclate véritablement. L'orchestration de toutes ces œuvres me paraît légère, très aérée, peu colorée, utilisant souvent les cordes.

Concerto n°3 (*/**/*)

Concerto n°4 (*/-/*)

Concerto n°5 (*/-/***)

Konzertstück (*)

Concerto n°1 (**/*/*)

Le style de cette œuvre apparaît très différent suivant les mouvements. Le premier mouvement, de loin le plus marquant à mon avis sur le plan thématique est parcouru d'une trépidation rythmique un peu uniforme rappelant parfois Balakirev dans son second concerto pour piano. Ce dynamisme, que l'on retrouve d'ailleurs dans les autres concertos de Rubinstein, nuit quelque peu, me semble-t-il, à l'expressivité du mouvement. Par ailleurs, l'orchestration, très présente, bien intégrée à la partie soliste, colorée, contrastée, variée, se manifeste par des effets d'un intérêt certain. Le pianisme est virtuose, clair malgré la pulsion rythmique très marquée. Les autres mouvements, moins originaux à mon avis, apparaissent plus conforme au style romantique conventionnel, notamment le second mouvement dans lequel Rubinstein manifeste une recherche de pathétisme, plus rare dans ses autres concertos. Curieusement, le premier mouvement de ce concerto s'apparente plutôt à un troisième mouvement.

Concerto n°2 (**/**/**)   1icone   2icone   3icone

Belle œuvre, quoiqu'inégale à mon avis. Le pianisme, en partie relève du style propre au début du 19e siècle avec une exploitation des gammes et arpèges à la manière de Moscheles, Hummel, Chopin, Kullak... mais bien d'autres éléments trahissent une approche plus évoluée. Sur l'ensemble, Rubinstein montre un pianisme enlevé, abondant en séquences virtuoses d'une grande souplesse. La faiblesse me paraît constituée par les motifs lents mélodiques du premier mouvement. En revanche, on admirera la richesse harmonique de cette partie pianistique (notamment le thème central du 2ème mouvement). La partie symphonique apparaît parfois plus guindée, ce qui est curieux eu égard à la grande maîtrise et originalité et dont certaines symphonies du compositeur témoignent. On remarquera une longue introduction, mais à mon avis de grande qualité, précédant l'entrée du soliste. Au final, une œuvre que l'on ne doit pas négliger, qui offre plus de points positifs que négatifs. Chaque mouvement présente ses qualités et ses faiblesses. L'on se doit donc, à mon avis, d'écouter l'ensemble des 3 mouvements.

VIOLON ORCHESTRE

Concerto G majeur op 46 (-/-/-)

Cette œuvre, présentant une certaine apparence extérieure de romantisme et de lyrisme, ne contient guère, à mon avis, de motifs susceptibles d'accaparer l'intérêt. L'orchestration est légère, peu colorée, dynamique, de même que le soliste, très volubile.

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