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LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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LITOLFF Henry (1818-1891)


ORCHESTRE

Ouverture Les Girondistes 1870  icone   (****) icone

Pour cette œuvre symphonique, Litolff manifeste un génie comparable à celui qu'il affirme pour ses meilleures œuvres concertantes pour piano. Inventivité maximale sur le plan thématique, lyrisme puissant dans les mouvements d'amplification, pathétisme des parties mélodiques lentes... il y ajoute une remarquable utilisation des registres orchestraux. La structure de l'œuvre n'est pas moins remarquable, intégrant sans vulgarité des chants révolutionnaires (Ça ira, la Marseillaise...) L'utilisation des tambours est réalisée sans débordements primaires. La fanfare dans la dernière partie est traitée avec une complexité et une maîtrise confondantes. De même également, la partie précédente, lente, à la harpe et à la flûte. Au final, c'est une œuvre exceptionnelle dont Litolff nous gratifie.

Ouverture Maximilien Robespierre 1856  icone   (-) icone

Œuvre très décevante par rapport à l'Ouverture "Les Girondistes". La surenchère symphonique n'aboutit qu'à une extériorisation vaine, dépourvue de dramatisme. Le thème principal susceptible, semble-t-il, de représenter la foule en liesse apparaît beaucoup trop répété, surtout par rapport à son intérêt thématique à mon avis limité. L'œuvre comprend une introduction grave et une conclusion identique, qui n'introduisent pas plus de pathétisme que les épisodes dynamiques. Il faut signaler les évocations de la Marseillaise, une évidence évidemment en rapport avec l'argument, mais qui n'apporte rien de supplémentaire.

Die Braut vom Kynast - Ouverture 1847  icone   (*) icone

Malgré un ensemble dynamique, animé, et l'exposé de nombreux motifs selon une orchestration variée, contrastée, colorée, cette œuvre, à mon sens, n'offre guère de moment musical susceptible d'accaparer l'intérêt. L'on est très loin des meilleures œuvres de litolff comme Les Girondistes ou ses concertos-symphoniques pour piano et orchestre. L'on peut déceler dans cette Ouverture quelques traces de la Symphonie fantastique de Berlioz.

PIANO ORCHESTRE

Dans ses concertos symphoniques n°3 et n°4, Litolff à mon avis déploie une virtuosité, une originalité et un brillant quasi insurpassables, bien que le pianisme de ces œuvres ne soit pas encore comparable à celui de la fin du XIXe siècle et trahisse des procédés encore classiques. L'orchestration, pour sa part, montre principalement dans le premier mouvement du Concerto symphonique n°4, une certaine influence de l'orchestration berliozienne, peu commune dans les œuvres pour piano et orchestre, surtout à l'époque ou il fut écrit. L'influence de Berlioz est absente même dans les concertos de Tchaïkovski ou le Concerto de Rimski-Korsakov. Le Concerto-symphonique n°4 montre une maturité pianistique et symphonique particulièreemnt accusés par rapport à l'époque. Le style de Litolff est assez proche de celui de Scharwenka, toutefois avec plus de souplesse pianistique, des effets moins abrupts, mais tout aussi foudroyants. Le premier mouvement du Concerto-symphonique n°3, alternant habilement motifs rapides et motifs lents, affirme un dynamisme inconcevable. Le scherzo consiste en un échange rapide de motifs dans un rythme presque hallucinant. Dans le quatrième mouvement, on retiendra un passage d'accompagnement par des pizzicati qui préfigure Schéhérazade de Rimski-Korsakov.

Concerto symphonique n°2 in B minor op 22 1844    (**/***/*/***)

Concerto symphonique n°3    (****/****/**/***)

Concerto symphonique n°4    (****/***/*/***)

Concerto-symphonique n°5 do mineur op 123 1870    (***/-/**/***)

Même si elle n'atteint pas la transcendance du Concerto n°3, cette œuvre, superbe à mon avis, affirme d'évidentes qualités ainsi que des nouveautés stylistiques par rapport aux concertos antérieurs du compositeur et peut-être par rapport aux œuvres qui lui sont contemporaines. La très longue introduction orchestrale, médiocre à mon avis, déprécie quelque peu le premier mouvement. En revanche, la partie pianistique se révèle éblouissante, d'une rare souplesse et incisivité. On y remarquera la prédilection pour les gammes descendantes rapides, des contrastes rythmiques beaucoup plus affirmés que dans le Concerto n°3, notamment grâce à l'introduction d'un motif lent pathétique. Après un second mouvement d'allure passionné, à défaut de thématique marquante, à mon avis, Litolff nous prodigue sa spécialité caractérisant sa conception unique du concerto-symphonique, le scherzo. Celui-ci, sur un thème quelque peu rudimentaire, apparaît bien pâle et systématique par rapport son homologue du Concerto n°3. Le dernier mouvement, le meilleur sans doute de l'œuvre sur le plan thématique, possède la particularité d'offrir une longue cadence pianistique centrale préfigurant celles des concertos de Scharwenka, Tchaïkovski, Grieg, Sgambati…, bien qu'elle soit établie sur des motifs beaucoup moins hardis et heurtés, s'apparentant parfois assez curieusement à l'écriture contrapuntique. En définitive, le caractère plus abrupt, plus sauvage du pianisme dans cette œuvre constitue certainement l'avancée la plus spectaculaire de Litolff par rapport au style concertant de l'époque. Il faut y ajouter, parfois, une coloration harmonique insaisissable et mystérieuse. En revanche, l'orchestration, largement dominée par les cordes, demeure relativement traditionnelle.

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