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LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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KRUMPHOLZ Johann Batist (1742-1790)


DUO FLÛTE HARPE

Sonate en F majeur FLÛTE HARPE    (***/***/***) icone

Cette œuvre excellente apparaît très caractéristique du style de Mannheim, sans pour cela abonder dans les évidences tonales et les banales redites thématiques. On remarquera le caractère sémillant du premier mouvement (Allegro), tout en subtilité rythmique, la particulière densité thématique du troisième mouvement (Tempo di minuetto) qui comprend un passage très émouvant en modulation. De nombreuses ruptures rythmiques contribuent également à la richesse particulière de ce mouvement. Le second mouvement, lent, (Romanze) parvient à imposer son unique thème principal dont la beauté, la sérénité, compensent un nombre de réexpositions un peu trop important. Le style de Krumpholz, extraordinairement subtil semble se caractériser par l'emploi des petites touches, préfigurant presque le style fauréen.

HARPE

De style très purement mannheimien, ces sonates imposent des thèmes souvent très simples, très caractérisés, très expressifs, parfois très entraînant (par exemple le 1er mouvement Allegro vivace de la Sonate mi b M op 13 n°2), à la manière de Kulhau , Clementi, Mozart ou Diabelli. L'utilisation de la harpe, sans virtuosité, exploite à mon avis magnifiquement les effets propres à cet instrument, qu'il s'agisse de basses d'Alberti originales et variées ou d'accords arpégés. Le spectre instrumental, de l'aigu au grave, est utilisé de manière à déployer toute la couleur instrumentale propre à la harpe. La Sonate mi b M op 14 n°1, moins typiquement mannheimienne, ne me semble pas réaliser une approche convaincante du style préromantique. Les meilleures pièces, me semble-t-il, sont celles manifestant la marque la plus perceptible du style galant, notamment celles de la Sonate mi b M op 13 n°2 et de la Sonate ut M op 13 n°3. On remarquera particulièrement le 3e mouvement, Rondo de la Sonate mi b M op 13 n°2, dont la partie centrale, empreinte de tristesse nostalgique, contraste avec le thème initial très enlevé.

Sonate si bémol majeur op 13 n°1 1788    (*/*/**)

Sonate mi bémol majeur op 13 n°2 1788    (***/***/***)

Sonate ut majeur op 13 n°3 1788    (***/***/*)

Sonate sol majeur op 13 n°4 1788    (*/*/*)

Sonate mi bémol majeur op 14 n°1 1788    (*/-/-/-)

Sonate ut mineur op 14 n°2 1788    (*/*/-)

HARPE ORCHESTRE

Concerto E flat major op 4 n1 icone   (**/*/*) icone

Le Concerto op 4 n°1, dont on ignore la date de composition, laisse apparaître des influences stylistiques témoignant de l'imprégnation baroque au sein d'une structure thématique marquée par le style galant contemporain (probablement entre 1760 et 1790). Le compositeur évite ainsi les aspects les plus affligeants du style galant et il bénéficie des effets lyriques positifs issus du baroque. Il y adjoint des percées vers des mouvements d'amplification très élaborés, perceptibles dans les 3 mouvements, mais voisinant avec de la ritournelle galante qui constitue généralement les thèmes principaux. Le premier mouvement semble se détacher, néanmoins il ne faudrait pas oublier la 2ème partie du 2e mouvement lent et aussi la partie centrale du dernier mouvement.

Concerto B flat major op 7 n° 5 icone   (*/***/*) icone

Concerto assez typiquement de style galant, mais où se mêlent des influences baroques. De très belles progressions de la part de la partie soliste, souvent mêlée à l'orchestre. Dans le 1er mouvement, un des thèmes principaux, symphonique, rehausse l'intérêt. Cependant, c'est le 2ème mouvement, lent, qui emporte l'adhésion. Un tutti est développé, alternant avec une réplique mélismatique du soliste. Le 3ème mouvement revient à la ritournelle galante, mais réserve aussi quelques passages plus lyriques.

Concerto op 9 F major icone   (*/-/-)

Une œuvre à mon avis très peu inspirée, beaucoup moins que les concertos op 4 n°1 ou op 7 n°5, et surtout que les œuvres pour harpe solo du compositeur. Ce sont certainement les soli de ce concerto qui sont les plus décevants. Krumpholz ne s'évade pas des formules stéréotypées du style galant.

symphonie pour la harpe 1 œuvre 11 1787  icone   (**/**/-) icone

Ce n'est certainement pas l'une des œuvres pour harpe et orchestre de Krumpholz plus estimables. Elle se situe dans le cadre général de la ritournelle selon une régularité rythmique propre à la seconde moitié du 18e siècle, cependant elle s'en évade parfois de manière significative et répétée pour atteindre un niveau supérieur, notamment dans le 2ème mouvement. Malheureusement, celui-ci est déprécié par un second thème qui apparaît avant le retour du premier, préludant à la finale. On trouve vers la fin du 1er mouvement un mouvement d'amplification assez remarquable. c'est dans le 3ème mouvement que la ritournelle s'affirme le plus au point d'en être insupportable, sauf cependant la finale qui est aussi un beau mouvement d'amplification. Le meilleur mouvement est le 2ème mouvement où Krumpholz montre une utilisation de l'orchestration parfois étonnante dans un style relativement pathétique. D'une manière générale, le soliste domine, et comme souvent en cette période, c'est l'orchestration qui déprécie l'intérêt de l'œuvre.

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