SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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KRAUS Joseph Martin (1756-1792)


ORCHESTRE

Le style symphonique de Kraus me semble typiquement représentatif du passage de style mannheimien au style beethovénien, en particulier par un caractère dramatique déjà affirmé. De nombreux effets orchestraux, notamment l'utilisation de la masse orchestrale dans les crescendos, apparaît notamment dans le 3ème mouvement de la Symphonie en do M VB138, Le 4ème mouvement de la Symphonie en la M VB128, le 1er et le 3ème mouvement de la Sinfonia bufa VB129. Il faut y ajouter des effets de couleur instrumentale typiquement prébeethovéniens. La profonde affinité de Kraus avec Beethoven ainsi que le caractère moderne de son orchestration est nettement plus important que celui d'un Cannabich, et sans commune mesure, me semble-t-il, avec celui, à peine allusif, d'un Haydn ou d'un Mozart. Les symphonies, qui datent de la première partie de la carrière du compositeur, du point de vue style, se situeraient au niveau de la première symphonie de Beethoven écrite quelque deux à trois décennies plus tard. Il faut signaler également la quasi-absence de résolutions mélodiques simplistes à la manière mannheimienne. Malgré cette maturité, certains aspects demeurent plus archaïque, parfois une certaine régularité rythmique, une utilisation des cors qui conserve toujours un aspect quelque peu primitif et naïf. La Symphonie en do M est plutôt une symphonie concertante pour violon dans laquelle cet instrument manifeste une densité d'écriture parfois plus proche du style baroque. Il en est de même pour la Sinfonia bufa qui est plutôt une symphonie concertante pour flûte. Ces œuvres, outre leur intérêt propre, permettent de mieux comprendre l'enracinement de Beethoven dans le creuset de la musique autrichienne. Des effets plus modernes voisinent avec des archaïsmes encore marqués (notamment dans l'Andante di molto de la Symphonie VB 140. On notera de nombreux beethovénismes rappelant les symphonies 1 et 2 de Beethoven, notamment dans le Menuetto I de la Symphonie VB 140 et surtout le 3e mouvement Allegro assai de la Symphonie V 142. C'est l'Andante mesto de la Symphonie funèbre VB 148 qui place Kraus parmi les concepteurs de la symphonie romantique. Les effets très modernes affirmés au début et à la fin de ce mouvement, selon un mélodisme non récitatif en rupture totale avec le mélodisme mannheimien et par l'utilisation des timbales dans un sens pathétique, à ce qu'il me semble, ne seront guère dépassés par Beethoven. Toutefois, Dittersdorf semble plus engagé dans cette voie que Kraus dans ses symphonies sur les métamorphoses d'Ovide.

Symphonie en do majeur VB138 1778    (**/**/**)

Symphonie en fa majeur VB130 1772    (**/**/-)

Symphonie en la majeur VB128 1770    (**/-/-/*)

Sinfonia buffa en fa majeur VB129 1770    (**/*/***)

Ouverture Olympie VB 29 1792    (**)

Symphonie E bémol majeur VB 144 1780    (-/*/*)

Symphonie C majeur VB 139 1781    (-/*/*)

Symphonie C mineur VB 142 1780    (*-/**)

Symphonie C d mineur VB 140    (-/-/-/-)

Symphonie funèbre C mineur B 148 1792    (**/**/-/-)

Ouverture D mineur VB 147 1790    (-)

Symphonie E mineur VB 141 1782    (-/-/-)



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