SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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HUBAY Jeno (1858-1937)


DUO PIANO VIOLON

Ces œuvres représentent de la musique rhapsodique hongroise extrêmement caractérisée, tirant sur la musique tsigane (fausse appellation qui relève plutôt de la vraie musique roumaine). Des effets de glissandi, des mélodies nostalgiques très chromatiques... L'ombre de Paganini se glisse également dans ce violonisme virtuose, plus par son brillant, sa volonté de fulgurance, que par la difficulté technique affichée. Parfois, presque, paradoxalement, l'effet de virtuosité sans la virtuosité. Et parfois l'inverse: la difficulté technique gommée par la congruence thématique, la plénitude musicale. L'art de la virtuosité, c'est de la montrer avec ostentation. L'art de la virtuosité, c'est de l'utiliser en l'oblitérant. Une synthèse aboutie entre l'émancipation instrumentale héritée de la musique italo-germanique et la dimension rhapsodique qui nous transporte dans un autre monde musical. Scène de la csarda n°6 op 34: certainement la pièce la plus emblématique, la plus contrastée, la plus variée thématiquement, la plus rhapsodique. Plus que le dépassement virtuose, chez Hubay, le dépassement rhapsodique, un autre dépassement lyrique, une audace équivalente dans un autre registre, tel que le cultivera notamment Kodaly dans Hary Janos Suite. Un dépassement rhapsodique qui introduit également la dimension moderne. Kodaly, novateur percutant du 20e siècle en opposition avec son compatriote Bartok, qui se restreint au ronronnement sans imagination d'un style éculé. Dans ce sens, Hybay, une préfiguration du modernisme.

The waves of lake Balaton Scènes de la czarda op 33 n°5 1880    (***)

Yellow maybeetle Scènes de la czarda op 34 n°6 1880    (****)

May song op 37 n°1    (***)

From time of yore op 37 n°2 - 1890    (**)

In front of her portrait op 38 n°1 -1892    (**)

Under her window op 38 n°2 - 1892    (***)

Song of nightingale op 39 - 1892    (***)

Kossuth Song Scène de la czarda op 41 n°7    (*)

It is said Scène de la czarda op 60 n°8    (**)

Trois morceaux op 66 - 1897   

Moment musical (-)

Adieu (-)

Vol d'hirondelle (**)

Walter-paraphrase op 105 1911    (**)

VIOLON ORCHESTRE

Concerto n°3 op 99    (***/**/***/***) icone

le style orchestral et violonistique de Hubay tout en saillie, tout en contrastes, brillant, lyrique dans la plus pure tradition des virtuoses-compositeurs. Le 4e mouvement est un festival de cadences s'enchaînant l'une après l'autre. Arrêtons-nous plus attentivement sur l'orchestration: un exemple (supplémentaire) montrant l'importance de la partie symphonique dans l'œuvre concertante. Et il est remarquable que l'élaboration, la présence affirmée de cette orchestration éblouissante ne nuit pas à la prédominante nécessaire du soliste. Par ses brusques interventions sporadiques et ses périodes plus longues parfois, elle n'étouffe jamais le violon. Et quel génie symphonique déploie Hubay! Tout simplement, je dirais que ce compositeur compte parmi les plus grands orchestrateurs, dans un style très personnel dérivé de l'orchestration lisztienne. Mais alors que cette dernière, il faut le dire, était constituée d'effets souvent sommaires, quoique très originaux, Hubay pousse l'originalité de ce style symphonique à un point extrême tout en gommant l'aspect simpliste des effets lisztiens. La subtilité alliée au colorisme le plus marqué. Vraiment étonnants, ces effets. L'ouverture du 3e mouvement, sombrement pathétique, en est de ce point de vue, une illustration admirable. On pense presque aux effets imaginés par Kodaly (sans doute une spécialité hongroise). Et puis, bien sûr, Hubay n'ignore pas les ressources du rhapsodisme, comme dans le superbe scherzo (2ème mouvement). Tout comme Kodaly. Kodaly souvent relégué dans les histoires de la musique dans la catégorie des musiques nationales. Comme si le rhapsodisme n'était pas une expression de l'âme naturelle, mais une expression idéologique, voire politique. J'avoue que cette catégorisation me laisse rêveur, voire m'irrite, mais bon... Les mêmes sans doute - ou leurs frères - considéraient il y a quelques décennies que Sibelius, limité par son rhapsodisme, ne pouvait intéresser que les auditeurs nordiques. Musique nordique, traitée à part aussi avec le plus grand mépris, dans un tout petit paragraphe, alors que les noms de Haydn et Mozart, bien sûr, représentant la musique universelle, celle des grands compositeurs s'étalaient sur des dizaines de pages. Quant à Hubay, lui, je n'ai jamais vu son nom dans une histoire de la musique.

Concerto 1 Dramatique op 21    (-/-/-) icone

Concerto 2 op 90    (-/-/-) icone

Concerto 4 All antiqua op 101 1906    (*/*/*/**) icone

Décevant Hubay dans ce concerto, plus proche des errements vides que constituaient - à mon avis - les concertos 1 et 2 et bien loin de cette réussite extraordinaire que fut pour lui le Concerto n°3 et les duos piano violon. Remarquons immédiatement que ce Concerto n°4 semble refuser toutes les ressources du rhapsodisme contrairement à ce qu’il en était du 3. La réussite de Hubay paraît liée à l’exploitation du rhapsodisme. À peine peut-on excepter de ces 4 mouvements laborieux le dernier, assez enlevé. 2 étoiles sans plus cependant. Pour le reste, le soliste ne semble jamais devoir imposer le moindre thème caractéristique pour se perdre dans un épanchement stérile. La virtuosité n’est pas absente - sans cependant atteindre des sommets remarquables - mais elle ne transcende nullement un soliste privé de matériau thématique. Signalons par ailleurs - sans que cela doive être interprété comme une critique - le déphasage assez incroyable entre le style de l’œuvre - qui se rapporte environ au milieu du 19e siècle et sa date de composition (1906-1907).

Variations sur un thème hongrois op 72    (**)

Suite op 5    (*/*/**/***) icone

Hubay sauvé in extremis dans le dernier mouvement de cette Suite, digne de son Concerto n°3. Nous retrouvons là le grand compositeur-violoniste après une série d’”œuvres que je considère personnellement comme une suite d’échecs total: les concertos 1, 2, 4. Une réussite, pour ce dernier mouvement de la Suite op 5, dans un violonisme rapide, staccato, hautement virtuose auquel participe magnifiquement l’orchestre. Hubay qui affirme une grande maestria symphonique. Il utilise particulièrement la puissance lyrique de l’orchestre et la variété des registres pour créer des effets très originaux. De ce point de vue, il faut souligner, une fois de plus, la capacité des compositeurs-virtuoses à exploiter les possibilités de l’orchestre, sans doute autant que les symphonistes consacrés. On pourrait rappeler l’exemple significatif de Vieuxtemps. Et ne sont-ce pas les compositeurs-virtuoses qui ont initié au 18e siècle le symphonisme, notamment avec Vivaldi. En revanche, les 3 premiers mouvements de cette Suite op 5 de Jeno Hubay me paraissent vraiemnt rudimentaires, voire primaires, en particulier le premier nous assénant un rythme haché, lourd, sans imagination. À peine, le 3ème mouvement est-il sauvé par le rhapsodisme, cette dimension rhapsodique dont relève les œuvres les plus réussies du maître hongrois. Citons notamment le duo violon piano Scène de la czarda op 34 n°6.

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