SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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HERZOGENBERG Heinrich von (1843-1900)


ORCHESTRE

La symphonie romantique allemande tardive de la fin du 19e et même du 20e siècle possède quelques beaux fleurons. Ces œuvres ont perpétué la tradition de grandeur, de solennité qu’avait atteinte la symphonie post-viennoise. Des qualités qui les ont protégées de l'oubli face à la faveur du poème symphonique, et leur ont permis aussi de résister au wagnérisme. Citons les symphonies de Gernsheim, Volkmann, mais il ne faut pas compter à mon avis parmi ces réussites - ou relatives réussites - les 2 symphonies d’Heinrich Herzogenberg (1843-1900) (NDR Radiophilharmonie - Frank Beermann). Ces œuvres s’apparenteraient plutôt à celles de Draeseke (du moins la 3 Tragica la seule que je connaisse). La survivance de telles symphonies (1884 pour la 1 et 1888 pour la 2) en cette fin du 19e siècle peut paraître hallucinante, n’accordons néanmoins aucune importance au décalage stylistique par rapport à l’époque, lequel ne peut constituer en aucun cas un critère de jugement. Malgré ma prédilection pour ces grosses machines emphatiques, grandiloquentes et pompeuses que sont les symphonies romantiques du grand siècle, en particulier pour leur recherche de pathétisme, il m’est difficile de trouver des qualités à ces 2 symphonies de Herzogenberg. Aucun faute de goût pourtant dans cet ensemble monochrome, sinon, monotone, pas de concession à des futilités. Le ton est juste. Des thèmes, on ne peut le nier, mais qui, à mon avis, s’évadent rarement des formules convenues. Peu de couleur instrumentale - mais pourquoi pas - à part quelques passages à découvert de la trompette dans le 3e mouvement de la Symphonie n°2. Mais surtout une lourdeur - difficile d’éviter le terme - insoutenable et intolérable. On retiendra - faute de mieux - ce 3e mouvement de la Symphonie n°2, qui présente curieusement des velléités de rhapsodisme (russe ou hongrois ?) pour lui concéder une étoile...

Symphonie 1 op 50 C minor 1884    (-/-/-/-) icone

Symphonie 2 op 70 B flat major 1889    (-/-/*/-) icone

Symphonie op 16 Odysseus 1872  icone   (**/*/**/**) icone

Ce poème symphonique inattendu de Herogenberg révèle une autre dimension du compositeur, bien supérieure à celle, plutôt pâle et monochrome, qu'il donnait dans ses symphonies 1 et 2. Sans doute la narrativité propre au sujet lui permit d'échapper aux poncifs d'une certaine école romantique classique ne s'aventurant guère sur des terres musicales inconnues. Si l'orchestration manque encore de couleur instrumentale pour relater un tel sujet mùythologique (Odysseus), le compositeur manifeste un sens aigu des contrastes, oscillant entre le pianissimo et le fortissimo, et se perdant quelquefois dans le quasi-inaudible. Le premier mouvement, dans sa partie centrale, ainsi que le dernier mouvement, montrent qu'Herzengenberg est capable de manifester un lyrisme intense à l'occasion de crescendos bien sentis. Le 3ème mouvement (Die Gärten der Circe) révèle même une certaine dimension wagnérienne, atteignant parfois des sonorités hallucinantes, très riches harmoniquement.

VIOLON ORCHESTRE

Concerto A major WoO 4 1889  icone   (**/-/*) icone

Concerto malheureusement très inégal qui mériterait une mention d'excellence pour le premier mouvement, si l'on considère l'inspiration élevée, virtuose, lyrique de la partie soliste, mais qui demeure insuffisant dans la partie symphonique, exprimée essentiellement par les tutti de cordes, ceci à une époque relativement tardive du 19e siècle pendant laquelle les parties symphoniques se sont considérablement améliorées. On prendra comme référence par exemple les concertos de l'école franco-belge: Louis de Bériot, Vieuxtemps... Le compositeur adopte un style très solistique qui reporte plutôt à la période paganinienne, cependant la thématique n'est en aucun cas reliée à ce compositeur, quoiqu'évoluant dans une tessiture extrême-aigu. L'on y retrouve pas non plus le mélodisme chromatique de Spohr. Le premier mouvement est certainement le plus remarquable alors que le 2ème mouvement est inexistant sur le plan de l'inspiration. Quand au dernier mouvement, il contient des bribes inspirées dans un tempo vivace, cependant trop dispersées.

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