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LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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GROFE Ferdé (1892-1972)


ORCHESTRE

Exceptionnelles, magistrales, fascinantes, géniales, sublimissimes, aucun superlatif ne semble trop fort pour qualifier les suites de Ferdé Grofé. Une musique qui évoque la vie elle-même, qui saisit l'atmosphère, le paysage, les éléments du monde extérieur en utilisant toutes les ressources du symphonisme, du mélodisme et de l'harmonie, tous les styles: impressionniste, romantique, expressionniste, jusqu'à la musique concrète: le galop d'un cheval, une sirène, un train, une chute d'eau. Un exemple de musique concrète qui s'élève au-dessus de l'anecdote ou du modernisme gratuit. Ces effets produisent en nous une griserie indéfinissable. Niagara Suite, c'est de la musique géologique, atmosphérique, météorologique. Une puissance lyrique prodigieuse alliée à une originalité des sonorités unique. La tempête de Grand canyon Suite (5e mouvement Cloudburst) représente sans doute un des modèles du genre dans les annales de la musique pastorale, un sommet inégalé parmi les multiples tempêtes illustrées par l'art sonore. Grofé ajoute à d'impressionnants crescendo un sens du dramatisme inouï (notamment dans le 4e mouvement du Niagara falls Suite: Power of Niagara). Le dernier mouvement de cette suite présente quelqu'analogie avec le style symphonique du ballet Spartaccus de Khatchaturian, un aspect brut, brutal, un caractère sommaire intentionnel, pourtant éloigné de toute concession à la facilité ou à la vulgarité. Intégrant peu l'influence du jazz, Grofé privilégie au contraire la veine mélodique, justement dans le 3e mouvement de cette suite (Honeymooners), et même il amalgame la mélodie la plus vibrante aux effets orchestraux les plus farouches dans la finale du dernier mouvement (Power of Niagara). Grofé, sans doute un des plus grands inventeurs de sonorités nouvelles du XXe siècle avec Banctock.

Mississipi Suite    (***/****/***/***) icone

Mississipi Suite, une véritable leçon d'orchestration, une démonstration magistrale en ce qui concerne les cuivres. Les cuivres, débarrassés de tout effet tonitruant. Des bizarreries symphoniques: interjections, des épanchements récitatifs, des trépidations rythmiques qui s'intègrent en souplesse dans le tissu thématique classique. Artiste jusqu'au bout des doigts, Grofé. Contrastes saisissant entre des passages apparentés au jazz et des mélodies suaves. Une exploration des sonorités qui n'a jamais effleuré les Bartok ou les Chostakovitch, et notamment chez Grofé l'utilisation des cuivres dans la nuance pianissimo. Une inspiration du jazz tellement expurgée, tellement purifiée de toute vulgarité. Et pas une seconde où la tension musicale ne se relâche en cette trame thématique très dense. Grofé, assurément, a élaboré admirablement cette évocation dans le sens du rhapsodisme, un rhapsodisme dans lequel le rythme n'est pas l'élément essentiel, mais plutôt la mélodie. Il nous fait rêver, nous transportant sur les rives du grand fleuve américain. Signalons pour terminer une correspondance troublante entre le 3e mouvement de cette suite et la Sinfonia sevillana de Turina écrite quelques années plus tôt.

Grand Canyon Suite 1930    (*/**/****/***/***) icone

Niagara Falls Suite 1961    (****/****/****/***) icone

Aviation Suite 1944  icone   (***/***/*/*) icone

Sans doute moins réussie que ses meilleures suites comme Mississipi Suite, cette œuvre nous plonge néanmoins dès le début du premier mouvement dans l'univers musical si spécifique de Grofé, l'impression de voir et toucher les choses, une vision musicale transcendée de la réalité. Le compositeur ne réussit pas moins dans le domaine mélodique avec cette sublime Hostess du 2e mouvement. En revanche, Clouds me paraît un peu fade, malgré l'utilisation magistrale que fait Grofé de cet instrument magique qu'est le glockenspiel. la Finale (Motor city) vire dans les effets bruyants, même si l'argument peut en partie le justifier.

PIANO ORCHESTRE

Concerto    (*)

Ce concerto en un mouvement présente à mon avis un beau thème principal, remarquablement réexposé au début de l'œuvre, et à nouveau à la fin. L'orchestration me paraît assez dynamique, sans outrance. Le pianisme comprend de nombreux accords dissonants dans l'aigu qui introduisent à mon avis une certaine richesse harmonique rappelant Christoff, Ravel, Britten. La thématique s'inscrit dans le style typiquement américain, fort bien classicisé C'est le style de musique de western qui domine, sans aucune allusion au jazz.

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