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LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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FRANCK Eduard (1817-1893)


ORCHESTRE

Les symphonies op 47 et op 52, deux œuvres d'un style plutôt en retrait par rapport à l'évolution musicale du 19e siècle, quoique je ne connaisse pas la date de composition, mais Eduard Franck est né en 1817 et ces symphonies portent le numéro d'opus respectivement 47 et 52. Même si elles dataient du milieu du siècle, on ne pourrait pas dire qu'il s'agit d'une nouveautés, loin de là. Ce que je reproche cependant à ces œuvres, principalement, c'est l'absence d'effets saillants, non pas l'absence de lyrisme, ce serait exagéré, mais plutôt un lyrisme vraiment très tempéré. Cependant, il faut considérer exactement la teneur de chaque mouvement et surtout les passages les plus dignes d'intérêt. C'est à mon avis la symphonie op 47 qui s'impose par opposition à la symphonie op 52, plus monocorde, sauf son second mouvement, thématiquement plus affirmé. C'est le seul mouvement qui trouve grâce auprès de moi, néanmoins une étoile, c'est le maximum que je concède. À propos de la symphonie op 47, je signalerais le début absolument sublime pour moi du mouvement lent où le basson exprime pleinement sa personnalité. Du reste, ce sont les bois - dont le basson, amis aussi le hautbois dans le 3ème mouvement - qui fournissent la seule touche de colorisme dans cette symphonie, les cuivres demeurant très en retrait. Cependant, la suite de ce mouvement lent s'évanouit dans l'inconsistance. 2 étoiles serait à mon avis largement exagéré. Le scherzo qui suit bénéficie d'un thème rythmique d'une riche saveur, malheureusement là aussi, le motif lent de la partie centrale me paraît diminuer grandement l'intérêt du mouvement. Une étoile pour ce mouvement, mais là, je ne serais pas choqué par 2 étoiles. C'est encore le dernier mouvement qui me paraît mériter 2 étoiles pour l'égalité de l'intérêt thématique qu'il fournit. En définitive, cette œuvre rejoint une pléiade d'œuvres du répertoire allemand qui sont demeurées plus ou moins sagement dans le cadre du symphonisme post-viennois (Gernsheim, Bronsart von Schellendorf, Wiklund, Brull, Draeseke, Henselt, Gœtz...

Symphony op 47    (*/*/*/**) icone

Symphony op 52    (-/-/*/-) icone

VIOLON ORCHESTRE

Les 2 concertos pour violon op 30 et op 57. Deux œuvres qui m'ont séduit, quoique le Concerto op 57 me paraisse d'une teneur thématique moindre - sauf peut-être pour son 3e mouvement, plus dense à mon avis, que celui du Concerto op 30. Un style très uni, très égal sur l'ensemble de ces 2 œuvres, aussi bien sur le plan violonistique que symphonique. Particularité remarquable d'Eduard Franck: il parvient à totalement ignorer les restes rancis du style galant, lesquels subsistent encore tels une poisse indélébile chez d'autres compositeurs pendant toute la première moitié du 19e siècle. Et le violon utilise, en l'amplifiant, les procédés de l'époque baroque, plus propres à exprimer le lyrisme, un lyrisme débarrassé des pesanteurs et lenteurs stérilisantes qui caractérisaient le style galant. Sur le plan symphonique, l'absence de colorisme constitue dans ces œuvres une qualité, en ce sens qu'Eduard Franck - comme dans ses symphonies - atteint une sonorité très pure, excluant les péroraisons des cuivres à nu, souvent sommaires à l'aube de l'époque romantique. Il est remarquable de constater qu'Eduard Franck ait maintenu ce style, excluant les contrastes faciles, mais expurgeant tout effet primaire jusqu'à une époque avancée du 19e siècle. En cela, il atteint l'intemporalité, laquelle ne me paraît pas obligatoirement signé par une novation, mais plutôt par l'accès à un summum dans la perfection stylistique, même selon une originalité ténue, et même déphasée par rapport à l'époque de sa création. Remarquons que cette égalité de ton n'exclue pas les crescendos complexes, très aboutis (comme dans la partie centrale du 1er mouvement du Concerto n°30). À l'actif de ce très beau mouvement, on ajoutera une superbe passage en cordes divisées au centre également, et enfin une finale originale, morendo poco a poco sur le thème principal.

Concerto op 30    (***/***/**) icone

Concerto op 57    (**/**/***) icone



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