SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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DITTERSDORF K.D. Ditters von (1739-1799)


ALTO CONTREBASSE ORCHESTRE

Symphonie concertante    (***/*/*/-)

Seul, me semble-t-il, le premier mouvement rappelle le merveilleux Concerto pour 2 contrebasses et orchestre. Dittersdorf tire parti du timbre particulier de l'alto dans le sens du charme et de la douceur. L'alternance entre les deux solistes m'apparaît également très judicieuse.

CONTREBASSE ORCHESTRE

Concerto en ré majeur 2 CONTREBASSES ORCHESTRE    (***/*/***)

Dans cette œuvre, Dittersdorf, me semble-t-il, montre avec éloquence son génie à la fois incisif et charmeur. Il atteint un type de style galant sans s'adonner à mon avis outrancièrement aux évidences mélodiques d'un Mozart ou d'un Clémenti. C'est le seul des compositeurs galants qui égale, à mon avis, Mozart dans l'esprit de la candeur et de l'innocence sans sombrer dans la niaiserie et la naïveté. L'utilisation de la contrebasse dans l'extrême aigu, sans atteindre les exploits de Bottesini dans sa Tarentelle, me paraît particulièrement remarquable.

HARPE ORCHESTRE

Concerto icone   (***/**/*) icone

Une œuvre certainement d'intérêt très contrasté. Dittersdorf navigue entre une écriture parfois encore attachée au style galant et une écriture plus affranchie de ce style. Le 1er et le second mouvement (mais le premier surtout) contiennent d'excellents passages lyriques, surtout de la part du soliste. Un soliste qui s'affirme par une écriture très serrée, très dense, relativement virtuose. en revanche, comme souvent dans les œuvres de cette époque, les thèmes principaux répétés à l'orchestre constituent le point faible. En particulier, le thème principal symphonique du dernier mouvement, à mon sens franchement horripilant. En définitive, Dittersdorf affirme parfois son génie, mais ne brise pas franchement le carcan de la musique galante, beaucoup moins que dans son concerto pour 2 contrebasse. Quant à l'écriture symphonique, on est à mille lieux de ses symphonies sur les Métamorphoses d'Ovide.

ORCHESTRE

L'art symphonique de Dittersdorf dans ses meilleures œuvres (notamment la Symphonie n°2) peut à mon avis prétendre égaler en maturité, en intensité lyrique, à celui de Beethoven dans ses symphonies les plus achevées. L'ensemble de la production de Dittersdorf, dont nous pouvons avoir une idée fragmentaire avec ces 6 symphonies sur les métamorphoses d'Ovide, semble de valeur très inégale et traduit des différences de style et de maturité considérables. Certains symphonies sont composites, incluant curieusement des éléments typiquement baroques issus de Vivaldi à des éléments prébeethovéniens (4ème mouvement Finale de la Symphonie n°5 et 4ème mouvement Finale de la Symphonie n°6). En revanche le Finale (4ème mouvement) de la Symphonie n°1, le Finale (4ème mouvement) de la Symphonie n°2, l'Allegro (1er mouvement) de la Symphonie n°3… sont des œuvres purement romantiques au caractère dramatique puissamment affirmé. En particulier le Finale (4ème mouvement) de la Symphonie n°2 rappelle la tempête de la Pastorale de Beethoven. On y admirera particulièrement le contraste entre les trémolos des cordes en tutti et un motif à la flûte. Le Finale (4ème mouvement) de la Symphonie n°1 réalise un emploi très hardi des percussions à nu. Il faut ajouter une thématique très proche de Beethoven, ce qui fait apparaître avec certitude les emprunts considérables réalisés par ce dernier compositeur, sinon à Dittersdorf, à d'autres compositeurs qui ont véhiculés ces procédés thématiques. La seule différence importante avec les symphonies de Beethoven concerne la structure d'ensemble des mouvements qui semblent n'obéir à aucun principe d'ordre formel, notamment celui de la sonate bithématique. On notera également la faible place du développement qui demeure toujours très limité. Ces caractères, modernes dans leur essence, placent Dittersdorf en avance par rapport à Beethoven. Certaines particularités du Finale (4ème mouvement de la Symphonie n°2 contient des effets qui préfigurent déjà Sibelius. L'Allegro (1er mouvement) de la Symphonie n°3, le Finale (4ème mouvement) de la Symphonie n°3, le Finale (4ème mouvement) de la Symphonie n°5 se présentent comme une suite de moments musicaux sans lien, de sections contrastées à la manière de certaines œuvres de Liszt. Dans la lignée évolutive de la symphonie à la fin du XVIIIème siècle, Dittersdorf se place nettement devant Cannabich et Kraus. Il faut signaler en outre que les Symphonies sur les métamorphoses d'Ovide permettent de considérer Dittersdorf, avant Liszt, comme l'inventeur du poème symphonique qui raconte une histoire.

Symphonies sur les métamorphoses d'Ovide   

Symphonie n°1 Les quatre âges du monde (-/**/**/***)

Symphonie n°2 La chute de Phaéton (***/***/**/***)

Symphonie n°3 La transformation d'actéon en cerf (***/*/*/***)

Symphonie n°4 la délivrance d'Andromède par Persée (-/**/-/-)

Symphonie n°5 Les paysans lyciens transformés en grenouilles (-/-/*/**)

Symphonie n°6 Phinée et ses amis changés en pierre (-/***/-/**)

PIANO ORCHESTRE

Concerto si bémol majeur    (-/-/-)

Exemple de concerto ayant conservé l'ancien style des clavecinistes, mais glissant insensiblement vers le style plus simple de la seconde moitié du XVIIIème siècle. Le pianisme de Dittersdorf, sans atteindre la virtuosité ni l'imagination, semble-t-il, des œuvres des clavecinistes de la première moitié du XVIIIème siècle, possède cependant un certain délié appréciable, une solidité et un rythme animé qui le différentie nettement des œuvres de Mozart pour piano et orchestre par exemple, ces qualités sont surtout sensibles, à mon avis, dans le premier mouvement. Dittersforf est cependant moins proche des clavecinistes que Cramer. Par ailleurs, son style rappelle Haydn, avec qui il travailla.

VIOLON ORCHESTRE

Concerto en G majeur    (*/**/**)

Style vif, animé qui ne rompt pas, me semble-t-il, une certaine uniformité. Dittersdorf manifeste un don mélodique certain dans le second mouvement, le plus marquant.

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