SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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DEUTSCHER Alma (2005-)


ORCHESTRE

Siren Sounds Waltz 2019  icone   (**) icone

Si Alma Deutscher veut faire de cette valse une véritable œuvre, à mon avis elle a intérêt à revoir sa copie. Pourquoi de sa part avoir plaqué cette introduction nullissime en style moderne totalement loufoque. Sans doute pour "faire moderne" et se délivrer d'une image de musicien classicisant attardé perçu négativement en raison du terrorisme de l'avant-garde. Toutes ces grimaceries idéologico-esthétiques devraient pourtant appartenir au passé. Je pénalise la compositrice pour ce début, en restant tout de même à 2 étoiles. Après cette introduction calamiteuse, la suite est absolument sublime. Alma Deutscher manifeste un sens de l'orchestration très aigu. Les premières valses sont parfaites, témoignant d'une dissection et d'un renouvellement très approfondi de ce qu'est le style de la valse viennoise. La dernière valse et la partie finale sont malheureusement d'un niveau moins affirmé. En définitive, il me semble qu'Alma Deutscher se révèle bien plus brillante que son prédécesseur Ravel dans ce genre de pastiche.

PIANO ORCHESTRE

Concerto E-flat major 2017  icone   (***/***/*) icone

Ce concerto s'inscrit dans le style de la 1ère moitié du 19e siècle, quoiqu'on ne puisse y distinguer aucune influence manifeste. La très longue - magnifique ouverture orchestrale du 1er mouvement est caractéristique de l'époque. Peut-être y a-t-il sur le plan harmonique une légère influence de Rachmaninov. Le dernier mouvement est plus proche de la musique galante (Mozart pour simplifier). Dans cette lignée du premier style romantique revisité en mode rétro, l'on pourrait également évoquer les concertos de Massenet ou celui de Disma Fumagalli. Cette très belle - voire excellente composition se hausse largement au-dessus de n'importe quel concerto pour piano de Mozart ou de Liszt et, pour rester dans l'époque, des très médiocres (à mon avis) concertos pour piano de Mendelssohn. Ce n'est pas là particulièrement un exploit. En revanche, toujours pour rester dans l'époque, ce concerto me paraît largement inférieur à ceux de Chopin, aux autres compositions de Liszt ou encore aux concertos d'Henry Litolff, de Moscheles (le 2), de Beethoven (le 5), de Louis-Ferdinand Herold, de Herz, Steibelt, Kullak... La compositrice affirme un réel sens du lyrisme, quoiqu'il apparaisse (intentionnellement ou naturellement?) atténué. Elle excelle dans les effets symphoniques, utilisant les alternances de registres instrumentaux, son sens de l'harmonie est également très subtil. En revanche, ses capacités compositionnelles sur le plan pianistique restent relativement limitées et elle ne se risque guère à des effets de bravoure. Il en résulte un style timide qui possède aussi son charme, mais devient parfois lancinant et handicapant dans cet exercice particulier que constitue le 3ème mouvement de concerto. La richesse thématique me paraît certaine (pour les 2 premiers mouvements), néanmoins ces mouvements gagneraient, me semble-t-il, à être décantés.

VIOLON ORCHESTRE

Concerto G minor 2017  icone   (***/***/***) icone

Remarquable concerto à mon avis, très décalé historiquement comparablement au concerto pour piano de la compositrice. Sur le plan de l'écriture violonistique, la référence à Paganini, semble s'imposer, sans que l'on y retrouve tout de même la fulgurance du maître génois. Le niveau apparaît cependant très élevé et peut se comparer à de grands concertos pour violon du 19e siècle. et il m'apparaît largement au dessus par exemple du Concerto de Mendelssohn. Le niveau de virtuosité est très élevé ainsi que la tension lyrique. certains passages atteignent le sublime, notamment le thème principal du 2ème mouvement. On peut déplorer sans doute quelque passages à vide dans les 1er et 2ème mouvement par excès de développement, mais très limités. Sur le plan orchestral, un effort de développement et d'intégration apparaît évident, ainsi qu'un renouvellement par rapport à l'orchestration de la première moitié du 19e siècle. parfois très subtils, comme l'orchestration d'accompagnement du 2ème mouvement, certains effets surprenants (notamment l'utilisation des cuivres) dans le 1er mouvement paraissent un peu forcés. pour terminer, il faut signaler une très grande subtilité harmonique qui s'exprime en de nombreuses modulations particulièrement troublantes.

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