SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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CZERNY Carl (1791-1857)


ORCHESTRE

Symphonie 5 E flat major icone   (-/-/-/-) icone

Massive, poussive, uniforme, terne, lourde, on pourrait multiplier les qualificatifs négatifs à l'égard de cette symphonie très monolithique. Czerny nous avait donné une idée plus positive de ses possibilités musicales dans son Divertimento pour piano et orchestre. L'on ne peut pas affirmer que toute thématique est absente de cette symphonie, mais les thèmes bien présents, assez limités tout de même, me semble-t-il, sont noyés dans un magma orchestral peu propice à les mettre en valeur.

PIANO ORCHESTRE

Concerto la mineur    (-/*/*)

Divertissement de concert op 204 1818    (**) icone

Nul doute que Czerny (1791-1857), en cette aube du 19e siècle, maîtrise déjà la haute virtuosité, une virtuosité qui s'appuie encore essentiellement sur des gammes et arpèges, surtout des gammes dans le cas du Divertissement de concert (1818) - mais capable de traduire un sentiment lyrique très romantique. Néanmoins, plus encore que pour le Concertstück de Macfarren, l'intérêt de l'œuvre semble circonscrit à la brillante introduction. La suite, à mon sens, n'entretient guère l'illusion: piétinement sur une thématique limitée, absence de motifs suffisamment percutants, timidité d'une orchestration passe-partout. L'œuvre, à ce qu'il me semble, sombre vite dans l'inconsistance et la banalité. La reprise finale selon le mode de la fantaisie virtuose ne suffit pas à me convaincre. L'ensemble demeure brillante, significatif des avancées de la technique virtuose au début du 19e siècle, mais à mon avis ne dépasse pas ce stade de la démonstration.

Concerto ut majeur [PIANO 4 MAINS ORCHESTRE]    (*/*/*)

Les mouvements rapides de cette œuvre, peu contrastés, sont rythmés de façon uniforme. Le pianisme est assez brillant, mais sans virtuosité. Curieusement, le thème principal du premier mouvement rappelle celui du premier mouvement du Concerto n°6 de Paganini. La mélodie du second mouvement, à l'extrême-aigu me paraît assez belle.

Variations sur un thème de Haydn op 73 [PIANO 4 MAINS ORCHESTRE]    (-)

Le début de l'œuvre, dans un tempo moderato, me semble assez varié, nuancé, parfois pathétique, mais très vite la suite adopte un rythme uniforme, plutôt lent, ce qui contraste avec l'impétuosité du concerto en ut du même compositeur.

Grand Nocturne Brillant op 95 icone   (***) icone

Une excellente œuvre, très brillante selon son appellation, cependant qui souffre d'un défaut préjudiciable: le compositeur s'est étendu inconsidérément dans un continuum fatigant, voire assommant malgré la virtuosité. Sur la longueur, il n'a pas su briser le rythme uniforme, ce qu'il avait pourtant su faire au début de l'œuvre, la partie la plus réussie. Cette uniformité rythmique doit être interprétée comme une séquelle d'une certaine musique baroque. On la rencontre chez Hummel notamment et, de manière moins prégnante, dans le Concerto 6 de Paganini (le premier écrit) et même les concertos de Chopin. Sur le plan stylistique, l'œuvre est donc par certains aspects en avance sur son temps ou en adéquation (selon sa date de composition inconnue) et en retard sur d'autres aspects. La virtuosité affirmée se réfère au style souple de gamme évanescente, cependant largement transcendé par des combinaisons éblouissantes dignes de Chopin ou Kullak. L'orchestration est incisive grâce à l'intervention des cuivres et bois. Comme de nombreux compositeurs, Czerny a en partie gâché son œuvre par une longueur excessive (pour un nocturne brillant 29 minutes est beaucoup trop) et en ne sachant pas éliminer les parties d'intérêt mineur. Par rapport à notre évaluation, il se trouve à la limite de la rétrogradation.

Concerto 2 E flat major 1812  icone   (-/-/-) icone

Une œuvre particulièrement touffue, d'une uniformité rythmique quasiment étouffante. Les superpositions orchestre-soliste et les superpositions instrumentales de l'orchestre lui-même sont insupportables. Les interventions des cors sont particulièrement désastreuses. S'agit-il d'un concerto pour soliste? Plutôt s'agit-il d'une symphonie concertante... très peu concertante. Quelques fusées solistiques s'élèvent parfois pour retomber rapidement dans le magma orchestral. La ressemblance avec les concertos de Hummel s'impose (négativement), quoique le style soit moins terne, plus brillant (sporadiquement). Le premier mouvement, après une ouverture symphonique démesuré, est le plus indigeste, cependant les 3 mouvements ne s'évadent pas de ce carcan lourd et étriqué.

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