SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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ALBENIZ Isaac (1860-1909)


PIANO

Les innombrables pièces pour piano qu'a écrites Albeniz se caractérisent généralement par une rare tonicité, un sens du contraste très prononcé. Mais c'est surtout par l'utilisation du rhapsodisme que l'art d'Albeniz me paraît véritablement éblouissant. C'est l'œil qui voit écrivait Jankélécitch à propos du compositeur catalan, caractérisant ainsi son sens aigu de l'évocation descriptive. Cantos de Espana regroupe des pièces de cette veine où l'influence de Liszt, pour notre plaisir, n'est pas reniée. On trouve dans ce recueil des pièces impressionnistes comme Zambra granadina qui évoquent Chabrier (Sous-bois des Pièces pittoresques) ou Liapounov (Leshinga des Études transcendantes). En revanche, Iberia ne me convainc pas. Albeniz semble ici avoir perdu son imagination juvénile. Le passage du créateur d'Asturias à la Schola Cantorum ne m'apparaît pas positif. D'autre part, les debussysmes que l'on y décèle n'ajoutent rien, me semble-t-il, à ces compositions un peu compassées. Il me paraît regrettable qu'un certain nombre de critiques se bornent à répéter le jugement de Debussy sur Iberia comme s'il représentait une vérité absolue. L'automne, les sonates, œuvres de jeunesse au pianisme peu virtuose, parfois un peu lourd à mon avis, proposant souvent des thèmes en accords successifs martelés, évoquent peu, hors quelques agréments, le style d'Albeniz. Quelques chopinismes discrets y apparaissent. Le plus étonnant dans ces pièces est l'absence totale de l'influence lisztienne et plus encore l'absence de rhapsodisme. La pièce la plus intéressante est sans doute l'Allegro de la Sonate n°4 qui donne quelques prémisses de ce que sera l'art d'Albeniz (on y remarquera notamment un motif cantabile développé sur un fond d'accords redoublés).

L'automne Valse 1885    (-)

Sonate n°3 1885    (*/-/-)

Sonate n°4 1885    (**/-/-/*)

Sonate n°5 1885    (-/*/-/-)

Cantos de Espana   

Preludio Asturias (****)

Oriental (**)

Bajo la palmera Cuba (**)

Cordoba (***)

Seguidillas Castilla (***)

Iberia   

Évocation (*)

El puerto (*)

Fête-Dieu à Séville (**)

Rondana (**)

Almeria (-)

Triana (*)

El Albaïcin (**)

El polo (*)

Lavapies (**)

Malaga (-)

Jerez (-)

Eritana (-)

Mallorca    (***)

Puerta de tierra    (**)

Rumores de la caleta    (****)

Zambra granadina    (***)

Zaragoza    (***)

Espana Six feuilles d'album   

Les Six feuilles d'album (ici Serenata, Capricho catalan, Zortzico) sont des pages plus mélodiques, moins prenantes à mon goût, plus pâles (Zortzico notamment) que les nombreuses pages plus percutantes des Cantos de Espana, elles n'en recèlent pas moins, à mon sens, une grande densité thématique.

Preludio (***)

Tango (***)

Malaguena (**)

Serenata (***)

Capricho catalan (***)

Zortzico (*)

Cadiz    (***)

Granada    (***)

Sevilla    (***)

La Vega    (*)

La Vega, pièce de grande dimension, se caractérise par une tiédeur rhapsodique qui paraît un renoncement à mon avis dommageable. Le compositeur semble promouvoir une recherche vers un renouvellement quelque peu moderne ou vers un impressionnisme qui ne me convainc guère. Cette longue pièce pseudo-debusséenne, complexe, ne me paraît pas exprimer la sève des meilleures pièces d'Albeniz.

PIANO ORCHESTRE

L'influence lisztienne domine dans le Concerto et la Rhapsodie. Le pianisme me paraît souvent heurté, sans grande souplesse. Ces défauts ne se ressentent pas dans le dernier mouvement du concerto de style impressionniste, au mélodisme évanescent, nuancé, feutré rappelant la Ballade pour piano et orchestre de Fauré.

Concerto n°1 1887    (**/*/***) icone

Raphsodie espagnole    (**)