LETTRE-MÉLOMANE 2023-09
LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES
- : peu intéressant
* : assez bon
** : bon
*** : excellent
**** : exceptionnel
Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :
Concerto (*/*/-/*)
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CZERNY / PACINI
PIANO ORCHESTRE
Introduction et Variations brillantes sur le Marche de Gli Arabi de Pacini op 234

(**)
Moins brillante sans doute que le Grand nocturne brillant op 95, cette fantaisie en suit la même courbe et présente les mêmes qualités et défauts. De belles variations pour le soliste et surtout des modulations très subtiles dans la première partie de l'œuvre. Les parties orchestrales sont plus traditionnelles, évidemment dans le style des ouvertures opératiques, de même le thème principal, mais celui-ci est bien rythmé, ce qui compense quelque peu l'archaïsme stylistique. Le principal défaut sur l'ensemble est certainement la fin de l'œuvre, moins originale et une trop grande longueur, comme pour grand nocturne brillant op 95.
GYROWETZ Adalbert (1763-1850)
PIANO ORCHESTRE
concerto B dur

(*/**/*)
Comme dans son concerto en F major, Gyrowetz s'adonne sans complexe au charme désuet de la musique galante, ce qui est surtout sensible dans les thèmes principaux, principalement développés de manière conventionnelle par l'orchestre, mais également par le piano. Celui-ci, heureusement, s'évade de ce vocabulaire limité pour atteindre des effets originaux, des modulations inattendues, jusqu'au niveau parfois d'un véritable soliste. C'est le cas surtout dans le 2e mouvement lent qui exprime un réel pathétisme. Il s'agit, pensons-nous, du meilleur mouvement et certainement le seul à retenir de cette œuvre inaboutie.
PARRY Hubert (1848-1918)
ORCHESTRE
Symphonie 4 E minor (1889)

(-/-/-/-)
Une œuvre très peu attractive L'orchestration, très monocorde, se développe sans surprise dans une tessiture presque toujours grave, n'affirmant quasiment pas de couleur instrumentale Très peu d'effets lyriques, noyés dans un ensemble terne, les quelques crescendos timides sont lourds et inexpressifs. Toute thématique n'est pas absente, mais ne s'évade guère d'un mélodisme primaire, amorphe, sans relief.
ŒUVRE REVISITÉE
BARBER Samuel (1910-1981)
VIOLON ORCHESTRE
Concerto (1941) (***/**/**)
Sur une orchestration très aérée, parcimonieuse, feutrée, procédant par de légères ponctuations, évolue un violon discret dont la souple volubilité semble s'épancher sans heurt ni contrastes. Une grande expressivité, une grande nostalgie se dégagent cependant des thèmes très caractérisés (deux thèmes principaux, un mélodique, l'autre plus rythmique) constituant le mouvement. De nombreuses hésitations, passages pianissimo, communiquent à ce mouvement un caractère parfois intimiste et mystérieux. L'utilisation des percussions, dépourvue de la moindre agressivité, semble se fondre au contraire dans la suavité de l'ensemble. Les crescendos utilisent plus largement les tutti de cordes. Opérant une rupture totale, le troisième mouvement révèle un soliste émacié, presque incolore, désincarné, animé d'une perpétuelle vélocité sur un rythme à la forte scansion, presque haletant. La teneur thématique des 2e et 3e mouvements me semble cependant moins affirmée.
À bientôt
Claude Fernandez