SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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TUBIN Eduard (1905-1982)


CONTREBASSE ORCHESTRE

Concerto (**/**/*)

Une orchestration disgracieuse et élémentaire déprécie malheureusement cette œuvre dans laquelle la contrebasse s'épanche en une suite de motifs très variés pleins de sève et d'expressivité. Les deux premiers mouvements sont les plus solistiques, la contrebasse y déploie un jeu très volubile évoluant sur toute la tessiture de l'instrument. Des passages sublimes traversent les deux premiers mouvements et Tubin, à mon avis, rate sans doute le chef-d'œuvre pour avoir succombé aux attraits pourtant bien galvaudés et fallacieux d'une esthétique moderniste sur le plan du traitement orchestral.

ORCHESTRE

Les œuvres pour orchestre considérées ci-dessous reflètent le même style assez primaire issu du Groupe des six, secondairement modifié dans les expressionnistes russes: mélodisme facile, instrumentation peu subtile, voire parfois grossière, simpliste ou dysharmonieuse. Ainsi apparaissent la Sinfonietta sur des motifs estoniens, la Symphonie n°7. Cette dernière œuvre évoquant parfois Khatchaturian, parfois les symphonies de Nielsen. Quant à la Suite de danses estoniennes, elle me paraît vraiment rudimentaire, exploitant un réel rhapsodisme, mais d'une manière facile. Le thème principal du 3ème mouvement de cette dernière œuvre (assez proche du folklore russe) relève quelque peu l'intérêt. De cet ensemble d'œuvres de style assez homogène, il faut excepter la Valse triste qui rappelle plus spécialement l'expressionnisme russe ou nordique, induisant un sentiment de mélancolie très intense. On y remarquera un long roulement de timbale sur lequel évolue l'orchestre, qui n'est pas sans rappeler Sibelius. Un moment magique. La Symphonie n°3 paraît traversée par une véritable tension dramatique, induisant un climat mélancolique, pathétique. Cependant tout ce déploiement orchestral développé de manière rugueuse, sans grande subtilité à mon avis, ne me paraît pas se concrétiser pas des motifs dignes d'un quelconque intérêt. On notera un immense crescendo, du plus mauvais goût à mon sens, dans le 3e mouvement. La Symphonie n°8 paraît plus orientée vers le modernisme, quoiqu'elle ne dévie guère du tonalisme. La marque mélodique y est moins présente, le climat évolue vers une bizarrerie, une impression de désolation assez stériles à mon sens, notamment dans le dernier mouvement, strident malgré son tempo lent. Si la Symphonie n°3 peut s'inscrire dans la mouvance du style expressionniste russe, la 8 s'en dégage relativement. L'ensemble me paraît assez comparable aux symphonies de Chostakovitch.

Suite de danses estonienne (-/-/*)

Valse triste (***)

Sinfonietta sur des motifs estoniens (*/-/-)

Symphonie n°7 (-/-/-)

Symphonie n°3 (*/-/-)

Symphonie n°4 lyrica (***/***/***/***)   1icone   2icone   3icone   4icone

Un expressionnisme tempéré, sans marque rhapsodique, mais bien prégnant. La musique n'est pas ici ce matériau extérieur que l'artiste sculpte, elle est l'homme lui-même dans ses aspirations, indissolublement liée à lui. Pas cet expressionnisme bouleversant, excessif (au sens positif de l'excès) des grands maîtres de la musique russe moderne comme Kabalevsky ou Khatchaturian, mais un expressionnisme néanmoins générateur d'une puissante inspiration. Des cuivres parfois un peu trop expansifs, mais on ne confondra pas cette recherche d'expressionnisme avec les boursouflures cuivrées des prétendus modernes. Tubin, non, pas le genre matuvuiste, on en est loin, très loin. Quelques lacunes cependant à mon avis notamment dans le 1er mouvement. Un polymorphisme thématique parfois dérivant vers un ensemble disparate, c'est la seule critique que je formulerais à propos de cette œuvre majeure, dense, concentrée, intériorisée, pudique même, dirai-je. Le second mouvement, resserré sur un thème principal bien exploité, représente sans doute le sommet de cette symphonie.

Symphonie n°8 (-/-/-/-)

PIANO ORCHESTRE

Concertino (-/-/-)

Cette œuvre de style dynamique se caractérise par une exubérance perpétuelle et une orchestration peu nuancée, cuivrée. Elle se situe dans la mouvance très générale de l'expressionnisme russe et rappellerait le Concerto pour piano de Khatchaturian. Le dernier mouvement d'un style plus subtil évoque plutôt le style du Concerto pour piano de Constantinescu avec ses sonorités émaciées et sa vélocité fuyante. L'orchestre apparaît bien intégrée au soliste. Le mouvement toutefois présente aussi de nombreuses plages lentes rompant la pulsion rythmique de l'ensemble.

VIOLON ORCHESTRE

Concerto n°2 (**/**/*)

C'est le soliste qui communique à l'œuvre son caractère très lyrique, par sa tessiture extrême aiguë, une certaine virtuosité, malgré des thèmes à mon avis d'intérêt variable d'un mouvement à l'autre. Le premier mouvement développe un beau thème, très scandé, à la régularité rythmique rappelant le célèbre motif de Pierre et le loup de Prokofiev. Le second mouvement impose lui-aussi un thème très marquant auquel suit un passage très lyrique en forme de cadence, cependant d'une teneur musicale moins affirmée. Dans l'ensemble, l'œuvre se caractérise par un caractère très solistique, l'orchestre n'intervenant souvent qu'en accompagnement, ce qui évoque dans une certiane mesure la structure adoptée par Tor Aulin dans son Concerto n°3 ou le premier mouvement du Concerto de Chostakovitch avec sa fameuse cadence solistique.

Ballade (**)

Assez proche du style kabalevskien, cette ballade présente une orchestration plus subtile que dans les œuvres symphoniques de Tubin ou même le Concerto. Le soliste s'épanche en accents mélodramatiques auquel l'orchestre répond par une utilisation audacieuse des timbres instrumentaux. C'est sans doute l'orchestration, abandonnant ici les effets de cacophonie disgracieuse, qui se révèle la plus persuasive.

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