RACHMANINOV / WARENBERG

PIANO ORCHESTRE

Concerto 5 (*/*/*)   1   2   3

Dérivé de la 2ème symphonie de Rachmaninov sous forme de concerto pour piano et orchestre, le Concerto n°5 test en réalité une œuvre hybride due aussi bien à l’écriture primitive de Rachmaninov pour la partie symphonique qu’à celle de Warenberg pour la partie pianistique. Une telle chimère peut laisser dubitatif et l’on peut s’interroger sur sa légitimité. Quoi qu’il en soit, considérons-la sous le strict point de vue de la critique musicale afférente à un contenu décontextualisé. Sans atteindre, de loin à mon avis, les meilleurs chefs-d’œuvre de Rachmaninov dans le genre comme le fameux Concerto 2, cette œuvre ne m’apparaît pas moins réussie que la suite des autres concertos du compositeur, qui me semblent tendre à l’affadissement. Le plus étonnant est que Warenberg a bien écrit du “Rachmaninov”, parfois très bien réussi, mais sporadiquement et sans atteindre toutefois les sommets du Concerto n°2 - lequel, ne l’oublions pas, est sans doute un des plus grands concertos pour piano jamais écrits. Inspiration sporadique de la part de Warenberg, mais qui s’épanche à l’occasion de grands crescendos ou de passages cadentiels en une virtuosité impressionnante, répétons-le, très rachmaninienne. La partie symphonique, comme très souvent chez Rachmaninov, ne me paraît pas d’une originalité excessive, mis à part un thème bienvenu au début du 2ème mouvement. Au final, même si on peut contester l’initiative de Warenberg - dont on ne voit pas trop la motivation - il faut reconnaître qu’il n’apparaît pas comme un compositeur sans talent - voire parfois génie - indigne de Rachmaninov. On peut certainement beaucoup plus contester l’appellation de Concerto n°5 qui lui a été attribuée. Les notes d’évaluation de 1 étoile à aucune), relatives à l’ensemble de mouvements assez long, ne traduisent pas l’intérêt de certaines parties, en particulier une cadence soliste précédant la coda du 3ème mouvement. Ce passage force l’admiration. Ce concerto est un exemple pour lequel l’évaluation continue peut éclairer la critique.

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