MELARTIN Erkki (1875-1937)

ORCHESTRE

Symphonie 5 A minor op 90 Sinfonia brevis 1815     (-/*/**/-)

Sans doute cette œuvre doit-elle son intérêt à son style assez typiquement nordique, en dépit d'une thématique à mon avis tout de même limitée. Melartin utilise bien les motifs à la flûte, notamment dans le thème principal du 3ème mouvement et il exploite la lenteur associée à un certain dénuememnt orchestral. Le meilleur mouvement me paraît être le 3ème mouvement qui alterne la flûte à des effets de masse orchestrale statiques. En revanche, le dernier mouvement me paraît se dissiper dans une hétérogénéité bizarre, dont une partie en imitation d'écriture contrapuntique.

Symphonie 2 E minor op 30 n°2 1904     (***/***/***/**)

Melartin affirme sa maîtrise de la composition orchestrale dans cette symphonie par une multiplication de timbres, souvent se succedant rapidement ou en notes longuement tenues, ce qui évite les épaisseurs sonores. Ce traitement est assez caractéristique de la musique nordique. cette œuvre est postérieure à la 1ère symphonie de Sibelius et à ses principaux poèmes symphoniques. Il n'est pas certain cependant que Melartin en ait subi la seule influence, plutôt doit-elle s'interpréter dans le cadre du creuset musical nordique. On retrouve quelque peu ce style, notamment, chez Gunnar Gjerstrom, Johan Halvorsen, Edward Grieg... Malgré un ensemble remarquable et des passages vraiment sublimes, l'on pourrait reprocher quelques faiblesses à cette œuvre, quelques passages vides dans le 2ème mouvement, répétitifs et surtout dans le dernier mouvement une partie mélodique trop classique qui, me semble-t-il, ne s'accorde pas au style de l'ensemble, raison pour laquelle j'ai rétrogradé l'appréciation de ce mouvement à 2 étoiles. A contrario, on retiendra le crescendo absolument magnifique au milieu du 1er mouvement.

Symphonie 4 E major op 80 Summer Symphonie 1912     (*/***/**/*)

D'un niveau nettement moins affirmé que la 2, mais plus que la 5 du compositeur, cette symphonie 4 contient quelques parties d'un excellent niveau, néanmoins circonstrites. Le style est très classico-romantique par rapport à la date de composition, tirant peu vers l'impressionnisme et présente relativement peu de marque rhapsodique. le 1er mouvement apparaît vite répétitif par l'exploitation d'un thème d'un intérêt à mon avis limité. C'est le 2ème mouvement, en forme de scherzo, qui paraît le plus captivant, exploitant bien les différents registres instrumentaux, notamment le xylophone, dans un rythme enlevé. Le 3ème mouvement comporte un excellent thème principal, malheureusement exploité de manière variable: une excellente exposition à la voix soprano, surtout remarquablement accompagnée par l'orchestre. La reprise au contralto réduit le charme. La fin du mouvement s'enlise et devient vite compassée. Quant au dernier mouvement, il n'impose aucun thème marquant dans une orchestration relativement banale.

VIOLON ORCHESTRE

Concerto D minor op 60 1913     (**/**/***)

Une belle œuvre, quoique inégale, qui affirme la maîtrise du compositeur dans le registre violonistique et l'orchestre. Les traits de virtuosité soliste sont parfois magistraux, si l'on excepte la cadence du premier mouvement, laquelle paradoxalement, témoigne d'une inertie assez incompréhensible pour ce genre d'exercice. Il faut déplorer pour l'orchestre des dissonances gratuites voisinant avec, parfois, des subtilités harmoniques. Le 2ème mouvement présente une mélodie très complexe, mais il est déprécié par une partie centrale de moindre intérêt. C'est dans le dernier mouvement que Melartin s'affirme, aussi bien pour le soliste que l'orchestre. Ce dernier développe une thématique rhapsodique proche parfois d'une danse cosaque et rappelant parfois, curieusement, le rhapsodisme américain des Suites de Ferdé Grofé.

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