SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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LIPINSKI Karol (1790-1861)


ORCHESTRE

Symphonie B flat major op 2 1809  icone   (**/**/**/*) icone

Avec cette symphonie, Lipinsky s'affirme bien en phase avec les tendances nouvelles de l'époque: recherche d'un lyrisme prononcé, d'une atmosphère dramatique par des modulations... La ritournelle n'en subsiste pas moins, notamment pour les thèmes principaux. Chaque mouvement oscille entre ces deux esthétiques. Néanmoins, cette symphonie se caractérise par une structure thématique très solide et continue. L'ensemble atteint un certain niveau d'élaboration qui situe le grand violoniste Lipinski comme un véritable symphoniste

VIOLON ORCHESTRE

Les œuvres concertantes pour violon considérées ci-dessous illustrent l'appellation de Paganini polonais qui fut attribuée à lipinski, sobriquet qui peut servir de point de départ pour une approche et de point d'arrivée. Ni Vieuxtemps, ni de Bériot, ni Wieniawsky, admirateurs de Paganini ne peuvent prétendre à une utilisation aussi poussée des effets thématiques paganiniens (aussi bien dans l'orchestration que dans le violonisme). Signalons notamment la succession dans le premier mouvement du Concerto n°2 d'un motif principal legato una corda et d'un motif plus rapide staccato dubbia corda. Parfois des motifs quasiment tirés du maître génois, mais beaucoup plus souvent une appropriation géniale génératrice de nouveaux thèmes et de nouveaux effets. Stylistiquement, c'est vrai, pas la moindre différence. Signalons au maximum une orchestration plus étoffée, à tendance parfois beethovénienne (surtout dans le Concerto n°4). L'orchestration du Concerto n°2, à mon avis supérieure à celle des concertos n°3 et 4, me paraît particulièrement soignée, évitant les péroraisons cuivresques un peu trop ostensibles. Un vrai travail symphonique comme le veut la tradition concertiste. Non, les épisodes orchestraux ne sont pas du remplissage dans les concertos des grands virtuoses-compositeurs. Et Lipinski utilise particulièrement bien, à mon avis, et à l'instar de Paganini, les effets de réexpositions et même, à l'acmé de l'exaltation lyrique, la fameuse cadence symphonique centrale. On peut signaler dans le concerto n°3 la superbe (à mon avis) cadence symphonique finale qui termine l'œuvre en apothéose après une progression violonistique remarquablement intense et complexe. Le Concerto le plus réussi: pour moi: le 2. Le 3 (malgré sa finale) me paraît bénéficier de thèmes principaux moins marquants, parfois une certaine divagation motivique - rattrappée souvent inextremis. Le 4 souffre à mon avis de la même insuffisance, et il est surtout plombé par une introduction symphonique moins réussie (à mon goût) qui me laisse sceptique. J'hésite entre 2 et 3 étoiles. Quoi qu'il en soit un CD indispensable pour découvrir assurément un des plus grands compositeurs dans le domaine des œuvres concertantes pour violon.

Concerto n°2 militaire op 21 D major    (***/***/***)

Concerto n°3 op 24 E minor    (***)

Concerto n°4 op 32 A major    (**)

Concerto 1 op 14 1822    (**/*/*) icone

Par rapport à l’ensemble des concertos de Lipinski, il apparaît évident que cette œuvre est marquée par un certain archaïsme - du reste, la même différence existe entre le 1er concerto écrit par Paganini (le n° 6 et le 2ème, sinon même plus). D’emblée la dimension paganinienne de ce concerto apparaît, cependant ce serait une injure à l’égard du génie réel de Lipinski d’arrêter l’analyse à cette ressemblance. Le compositeur atteint presque dans le 1er mouvement certains sommets de complexité motivique que dans ses meilleures compositions. C’est surtout la partie symphonique qui paraît sommaire - notamment en regard de celle de Paganini, à notre avis estimable sans être supérieure. Il faut ajouter tout de même parmi les faiblesses de ce 1er mouvement l’absence de thèmes réellement marquant, même si la thématique, sur l’ensemble, demeure d’un niveau appréciable. En ce qui concerne le second mouvement, je lui décerne une étoile, ce qui ne traduit sans doute pas sa valeur. Une mélodie d’un thématisme un peu hésitant, mais parfois des complications motiviques bienvenues pour un mouvement lent - encore une fois à l’instar de Paganini. C’est surtout le 3ème mouvement qui m’interpelle négativement dans ce concerto. Quoique d’une certaine densité motivique, et bénéficiant d’un motif d’intérêt à mon sens appréciable et agrémenté d’une légère coloration rghapsodique, l’ensemble m’apparaît en opposition à ce que l’on attend d’un 3ème mouvement de concerto. Structure mal défini, débordant largement trop - en 18 minutes dans cet enregistrement de la concision attendue pour un dernier mouvement de concerto. Le déploiement de virtuosité parfois important sur des motifs d’un certain relief, pour cette raison de structure globale, ne parviennent pas à me convaincre.

Rondo alla pollaca op 12 E major    (****) icone

Virtuosité maximale, tessiture extrême-aigu, Cette œuvre fournit certainement un des meilleurs témoignages du génie dont Lipinsky est capable. Et certains passages atteignent cette dimension magique que Paganini savait imprimer dans ses plus belles œuvres. S’il reste tributaire de son illustre ainé italien, Lipinski sait parfaitement imprimer sa marque, moins dans le sens de l’exaspération lyrique et plus dans le sens de l’élaboration motivique, voire sur le plan de l’originalité, de la novation. Seul point faible dans cette œuvre, sans doute les parties symphoniques sur des motifs moins affirmés. En revanche, les itnerventions minimes, mais judicieuses, de l’orchestre en accompagnement des parties solistiques me paraissent admirables.

Variations de bravoure sur une romance militaire op 22 D major    (-) icone

Bien que soumises à une idée mélodique, ces variations s’en affranchissent suffisamment pour affirmer des motifs d’une grande originalité, notamment par l’emploi de pizzicati. Le point faible de l’œuvre pourrait être le thème propre de la romance utilisée. il s’agit plus - à bon escient - de prétexte que de variation véritable, impliquant une transformation complète du matériau de base.

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