SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

icone Écouter
icone Voir une évaluation continue (pour chaque mouvement numéroté)



DUKAS Paul (1865-1935)


ORCHESTRE

L'Apprenti sorcier    (****)

Œuvre phare, s'il en est, l'Apprenti sorcier représente à mon avis, une palette extraordinaire des possibilités orchestrales acquises depuis la Fantastique. Le programme se prête aux contrastes saisissants: l'atmosphère féerique du château au début, l'animation progressive des ballets, le crescendo de l'inondation, l'arrivée du sorcier... C'est un des meilleurs exemples de musique à programme où le déroulement de l'action se révèle d'une particulière fécondité musicale. On demeure confondu, me semble-t-il, aussi bien par la subtilité des effets ainsi que par leur intensité lyrique.

PIANO

Sonate 1900    (-/-/**/-)

Franchement, je ne peux pas affirmer que l'œuvre me séduit. Une musique heurtée, sans âme, évoluant presque toujours en mode piano ou pianissimo, et dans le grave. Un discours presque atone, embarassé de lui-meme, comme s'il etait englué dans sa propre substance, un discours noyé dans sa propre inconséquence. De rares passages animés, d'une virtuosité soudaine - tres elevée, il faut l'avouer - confinent en un déploiement vide, triste, inabouti, privé de toute flamme et de tout lysrisme (début du 3eme mouvement). Une écriture pianistique dure, diatonique, ne comportant quasiment pas de passages modulants. Cet échec musical (à mon sens) s'explique par la volonte moderniste de casser la mélodie ou tout effet qui présente la moindre velléité de classicisme - pour ne surtout pas apparaître classique. Cet assassinat de la mélodie, n'est-ce plutôt une incapacité de la renouveler? Plutôt montrer la déficience de son inspiration que passer pour un attardé, voilà ce qu'impose le terrorisme du modernisme. Un modernisme pourtant bien anodin, bien éloigné de la moindre tentative vers l'atonalisme, un modernisme qui se complaît dans de prétendues subtilités, mais, dans son essence, un modernisme tout de même. Le résultat: une musique stagnante qui croupit, un marécage où flottent des bribes informes, sans queue ni tete. L animation du 4eme mouvement n'est pour moi que de l'agitation vaine et sterile. La présence d'un thème virtuose dans le 3e mouvement communique un peu de crédibilité à Dukas, néanmoins cet éphémère incursion vers une conception plus ouverte, plus attractive de la musique n'atteint jamais la plénitude et demeure toujours plombée par une volonté de refuser le lyrisme naturel à toute expression artistique. Presqu'un désir de stérilisation qui rejoint l'esprit ravélien. Et sur le plan stylistique, cette œuvre s'apparente en bien des points aux quelques pièces pianistiques de Ravel.

SOMMAIRE


Site optimisé pour norme W3C sous Linux