SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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CLEMENTI Muzio (1752-1832)


PIANO

La Sonate WO14, la Sonate op 8 n°3 représentent le style galant le plus pur , le plus dépourvu de mystère et d'imprévu, aux thèmes transparents, à mon sens vides de tout intérêt. Clementi semble parfois se complaire inexplicablement dans l'évidence tonale la plus pauvre. Il en est tout autrement de la Sonate op 2 n°4, de la Sonate op 8 n°1 qui, sans renier le style galant, proposent une évasion vers une expressivité et une virtuosité très personnalisées, notamment dans les développements ou motifs annexes vers l'extrême-aigu. Clementi utilise aussi avec bonheur les thèmes en accords, notamment en tierces. On ne peut à mon avis qu'admirer ces pièces où l'invention, les contrastes, haussent l'art de Clementi au niveau de celui des plus grands maîtres du piano. Le Presto (3e mouvement de la Sonate op 8 n°1) ainsi que celui de la Sonate op 13 n°6 s'apparente plutôt à l'écriture beethovénienne avec des accords denses, fortement martelés. En revanche, l'Allegro agitato (2e mouvement de la Sonate op 13 n°6 offre une écriture où l'accompagnement est réduit au maximum. La main droite propose des figurations complexes, très fantaisistes et volubiles dans l'extrême-aigu, évoquant presque parfois certains aspect de l'écriture pianistique debusséenne à la manière d'une inprovisation. L'ensemble de la Sonate op 13 n°6 nous conduit déjà bien loin du style galant vers le romantisme, au sens large du terme. Curieusement, il ne semble pas que les grandes sonates de l'opus 40 de Clementi soient les plus marquantes malgré leur ampleur et leur intention romantique.

Sonate majeur WO14    (-/*)

Sonate A majeur op 2 n°4 1779    (***/***)

Sonate G mineur op 8 n°1 1780    (***/**/*)

Sonate B bémol majeur op n°3 1780    (-/*/*)

Sonate op F mineur 13 n°6 1785    (***/**/-)

Rondo en sol majeur    (-)

Air suisse    (**)

Rondo    (***)

Sonatine en ut majeur    (*/**/***)

Sonate op 40 n°3 1802    (*/-/-)

Sonate op 25 n°5    (**/-/-)

Sonate op 24 n°2    (-/**/-)

Sonate op 40 n°2 1802    (-/-/-/-/-/*)

Les pièces ci-dessous introduisent à des modes stylistiques très différents. Les Duettino révèlent la meilleure veine scarlatienne. L'écriture de ces pièces peut être rattachée au style galant, mais guère plus que l'écriture de Scarlatti elle-même. On remarquera que Clementi utilise peu le mélodisme cantabile, largement exploité par Diabelli ou Mozart par exemple, ce qui constitue de la part de ces compositeurs la marque la plus évidente du style galant. Peu d'évolution avec les meilleures pièces de Scarlatti, sans doute, mais une grande maîtrise, aussi bien en ce qui concerne des motifs ultra-simplistes (au bon sens du terme) obsédants que des développements proches du contrepoint, sans jamais cependant en présenter l'épaisseur gênante, mais plutôt une densité ne se départissant jamais de la clarté. Le Duettino en Do Majeur WO24 est caractéristique de ces motifs accrocheurs dont l'impact est garanti. Un style donc fortement charpenté, à la scansion nette et au dessin mélodique d'une grande limpidité, qui peut parfois laisser totalement indifférent comme dans le Finale in B-flat WO23. Les Musical characteristics nous introduisent dans un art totalement nouveau, qui n'a guère d'équivalent. Peut-être, dans ces pièces athématiques ponctuées de silences, Clementi a réussi là où Chopin avec ses Préludes a échoué. C'est un Clementi mystérieux, virtuose, révolutionnaire qui s'affirme. Si ces pièces n'atteignent pas encore de virtuosité transcendante, elles s'en approchent. Nous considérons ici la version de 1807, révision de la version antérieure de 1787, de sorte que l'on ne peut mesurer jusqu'où va le carcactère réellement révolutionaire de l'œuvre par rapport à son époque. Ce dont on peut témoigner c'est de l'émotion, de la puissance pathétique qui s'affirme dans ces pages, empruntant des effets pianistiques foudroyants d'une originalité étonnante, une virtuosité conservant certains tours thématiques scarlattiens, mais modernisés. Malgré les titres alla Haydn, alla Haydn, alla Kozeluch alla Vanhal, il semble difficile de n'y voir d'autres références que celles de Clementi lui-même.

Finale in B-flat WO23    (*)

Duettino in Do maggiore WO24 1812    (***/***/***/***/**)

Duettino in Sol magiorre WO25 1812    (***/***)

Duettino in Do maggiore WO26 1812    (***)

Duettino Chasse Allegro in Do maggiore 1812    (*)

Duettino Allegro in Do maggiore 1812    (*)

Canone per Cherubini WO 29 1821    (**)

Toccata in B-Flat major op 11 1781    (**)

Musical Characteristics op 19 1787    (****/***/****/***/***/***/**/***/**/*/*/***/***/***/***/*/****/*)

Op 34 n°1 à 4. 2 sonates et 2 caprices. Malgré le regroupement de ces œuvres dans le même opus, elles apparaissent diamétralement opposées sur le plan stylistique. Finalement, un bon condensé - en excellent et beaucoup moins bon - de l’œuvre clémentienne. Les 2 sonates tout d’abord. À mon avis, pas beaucoup de contenu musical dans la Sonate n°1: le culte de l’évidence tonale avec un abus des notes piquées, des notes redoublées, et surtout des banalités thématiques du style galant étalées sans le moindre complexe. Et cette sonate présente les défauts de ce style sans en présenter les qualités: rien de cet aspect charmeur et de cette naïveté séduisante que l’on pouvait rencontrer dans les œuvres de Diabelli, Mozart, Kulhau... La Sonate n°2 présente une plus grande maturité. Y apparaissent des effets de force comme dans les sonates de Beethoven, mais sans pour cela rompre l’évidence tonale. Des effets parfois très modernes, des crescendos, toutefois sur une thématique qui, à mon sens, peine à s’affirmer. Somme toute, cette sonate n’est pas fondamentalement différente d’une sonate de Scarlatti. C’est avec les 2 caprices que tout change. Très beethovénien, le Caprice op 34 n°3, comporte des effets étonnamment modernes. Le Caprice op 34 n°4 est plus composite. Très novateur dans sa première partie, il présente un thème central proche du style galant, lequel cependant se trouve métamorphosé par le traitement qu’il subit en seconde partie. Dans ces 2 œuvres, Clementi passe brusquement du registre ultra-classique au registre moderne sans exprimer de sentiment romantique - au sens de recherche d'idéalisme sentimental, de pathétisme - si ce n’est dans le sens de la virtuosité transcendante - lequel est cependant un aspect du romantisme. On admirera tout de même dans ces 2 caprices, malgré leur hétérogénéité stylistique, des envolées vers la transcendance absolument uniques.

Sonata op 34 n°1 1795    (-/-/-) icone

Sonata op 34 n°2 1795    (**/-/*) icone

Capriccio op 34 n°3    (***) icone

Capriccio op 34 n°4    (***) icone

Sonate op 50 n°3 didone abbandonata 1800  icone   (***/*/***) icone

Avec Didone abbandonata, Clementi signe une puissante œuvre qui n'apparaît cependant pas à mon avis exempte de défauts. La partie pianistique est fortement marquée par le style des anciens clavecinistes, notamment par de nombreux agréments, particulièrement développés. Loin de constituer une marque d'archaïsme, cette particularité ouvre à Clementi la porte de la modernité car ce style est largement plus évolué que le style galant, plus étriqué. Dans ce sens, Clementi atteint une virtuosité qui n'est pas négligeable, même s'il limite en amplitude ses gammes. On peut néanmoins reprocher au compositeur un rythme parfois trop régulier, dans le 1er mouvement, et une trop grande longueur de ce mouvement qui entraîne une surdose de réexpositions. On erre un peu dans une thématique parfois peu lisible, même si les motifs sont tous excellents. Le 3e mouvement affirme une plus grande densité harmonique, une plus grande cohérence thématique et un rythme plus varié.

PIANO ORCHESTRE

Concerto ut majeur    (*/-/-)

Le pianisme de cette œuvre, à mon avis sans surprise, à peine plus souple et plus dynamique que dans les concertos de Mozart, ne fait aucune démonstration particulière de virtuosité. Aucun prémisse du romantisme n'apparaît dans cette œuvre. Ce sont encore certains effets d'orchestration, comme le petit motif à la clarinette à l'ouverture, qui me paraissent les mieux venus.

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