SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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CHOSTAKOVITCH Dimitri (1906-1975)


ORCHESTRE

Symphonie n°1    (-/*/*/*) icone

Symphonie n°5    (**/**/**/**)

Une bonne surprise, cette symphonie- relative tout de même. Aucun rapport avec les dérapages incontrôlés de cette tête brûlée du modernisme musical qu'est Chostakovitch. Même rien qui en rappelle les aspects négatifs: ni hyperdynamisme stérile, ni tendance à l'atonalisme. Quelques vulgarités, mais on est loin des provocations habituelles dont Chostakovitch nous abreuve si souvent sans le moindre complexe. Du vrai lyrisme, même, oui, mais en aucun cas cet épanouissement lyrique caractérisant les œuvres romantiques, voire post-romantiques. Et puis, à mon sens, une orchestration assez rude, sans grande finesse, défauts qui ne sont pas compensés vraiment par des avancées sur le plan de l'originalité, ni thématique, ni instrumentale. Du déjà vu bien souvent, sans aller tout de même vers le passe-partout, n'exagérons rien. Ce qui est vraiment frappant, c'est ce manque d'enthousiasme, cette morosité qui étend sa chape sans induire de sentiment expressif, malgré une teneur à mon avis incontestable et, finalement, une certaine égalité de l'intérêt du début à la fin.

Symphonie n°6    (*/*/*)

Symphonie n°10    (-/-/-/-)

D'un affect siniste, sombre, cette œuvre, à mon sens, n'engendre aucun pathétisme réel. Quasiment rien qui ressemble au style expresionniste russe sinon un style sans couleur. A part le scherzo, l'ensemble apparaît bien plat, monocorde, à l'opposé su style habituel que nosu connaissons du compositeur.

Symphonie n°11 op 103 L'année 1905 1957    (-/-/-/-)

En rupture totale avec la Symphonie n°9, cette symphonie présente un caractère dramatique réel, qui n'exclut pas, à mon sens (malheureusement) les effets primaires, tapageurs, voire vulgaires, représentés notamment par le tambour à la baguette. L'œuvre, fort contrastée, se présente comme une succession de moments figées et de moments exaltés constituant de vastes crescendos. Ensemble tonal malgré les outrances instrumentales auxquelles Chostakovitch mêle sans complexe des tchaikovskismes. Si l'on ne retrouve pas dans cette œuvre le mélodisme simpliste du Groupe des Six, on peut y déceler quelques échos de l'expressionnisme russe. Malgré la tension réelle dont l'œuvre est traversée, sa pauvreté thématique (à mon avis) ne lui communique guère d'attrait.

Symphonie n°15 op 141 1971    (-/-/-/-)

Cette œuvre, s'apparentant à une symphonie avec violon obligé, apparaît comme un mélange de motifs mélodiques hypertonaux, et d'effets modernistes (surtout dans l'instrumentaition) dérivant vers la musique concrète (notamment la fin du 4e mouvement). Il s'y ajoute des motifs en fanfare, pour mon goût, assez triviaux. Chostakovitch oscille entre la jovialité simpliste dans le style du Groupe de Six et la recherche de l'hyperpathétisme sombre proche de l'expressionnisme russe. Rien de vraiment tapageur ou de provocant dans cette eouvre, mais rien, à ce qu'il me semble, qui puisse susciter le moindre émoi chez l'auditeur.

Symphonie n°9 op 70 1945    (-/-/*/-/-)

De tout autre style que la 11, cette symphonie s'apparente plutôt au style mélodique du Goupe des Cinq avec parfois quelques accents rappelant Prokofiev. Les flûtes dominent dans l'extrême-aigu sur des motifs volubiles, un peu simplistes à mon goût, mais expressifs, adoptant parfois des accents comiques. On peut déplorer les outrances instrumentales et les inévitables roulement de tambour à la baguette dont Chostakovitch nous gratifie presque inévitablement. Cette œuvre, me semble-t-il, culmine à un certain degré de vulgarité. Malgré son mélodisme très affirmé, son tonalisme, il s'agit à mon sens d'une œuvre moderniste.

Symphonie 7 Léningrad 1942  icone   (**/*/-/-) icone

Du bon et du mauvais sans doute dans cette très longue symphonie de style très classique, très tonale et peu cacophonique malgré le thème. Une instrumentation relativement peu cuivrée, ménageant de nombreux passages en tutti de cordes très mélodiques et des passages en pianissimo, pour autant à mon goût assez peu réussi. Chostakovitch atteint parfois ce qu'on pourrait nommer l'hallucination épique, mais à mon avis tout de même rarement. C'est le cas au cours d'une longue progression d'un thème de marche militaire dans le premier mouvement, un vaste crescendo progressif sur un fond d'ostinato rythmique au tambour, passage qui rappellerait assez bien le Boléro de Ravel. les autres mouvements, sans être dépourvus d'intérêt, me semblent assez fades, même la finale du dernier mouvement, très tonique et sonore.

PIANO ORCHESTRE

Le Concerto n°1 op. 35 avec trompette et cordes (1933), écrit 25 ans avant le second, se caractérise par une exubérance appuyée par la présence de la trompette comme deuxième instrument soliste. Malgré son style enjoué, l'œuvre selon moi n'affirme aucun thème très marquant. Le Concerto n°2 op. 102 (1957), écrit dans un but pédagogique, laisse du compositeur, semble-t-il, une impression plus favorable. Paradoxalement plus classique que le Concerto n°1, son mouvement lent, rêveur, me paraît d'une écoute agréable. On retrouve l'exubérance habituelle du compositeur dans le dernier mouvement.

Concerto n°1 &*/*/-)

Concerto n°1    (*/*/-)

Concerto n°2    (*/*/*)

QUATUOR

Quatuor 8 op 110 1960  icone   (-/-/**/-/-) icone

Cette œuvre apparaît visiblement écrite dans un affect funèbre. Ainsi en est-il des parties 1,4, 5 dans un tempo très lent. Parties presque figées où la musique semble s'évanouir dans le silence. Néanmoins, le 4 est ponctué par des coups d'archets incisifs. Difficile, me semble-t-il, de trouver dans ces mouvements à la thématique très diluée un intérêt véritable. il en est différemment des mouvements rapides 2 et 3. Si le 2, plutôt moderniste dans le sens d'une certaine brutalité, n'impose guère à mon avis de thème, le 3 comporte un excellent thème traité de manière lapidaire et légère, sans rompre avec le sentiment général de l'ensemble. Il est dommage que les passages de transition diminue un peu l'intérêt de ce mouvement.

VIOLON ORCHESTRE

Concerto n°1 op 99    (-/*/**/***)

Cette œuvre très tonale peut s'inscrive dans la mouvance du style expressionniste dont la marque apparaît incontestablement dans les deux derniers mouvements. Le premier mouvement, lent, mélodique me paraît peu marquant. Le second mouvement est plus caractéristique du style habituel de Chostakovitch, c'est, me semble-t-il, un déferlement cacophonique où dominent des effets outrés d'un tel mauvais goût, d'une telle vulgarité qu'on peut les qualifier de moderne au sens négatif du terme. Le rythme y rappelle parfois Prokofiev. C'est le troisième mouvement qui frappe le plus, à mon avis, par la recherche d'expressivité et de lyrisme dont fait preuve le compositeur, notamment dans une très longue cadence à nu du soliste, très impressionnante et très virtuose, magnifique à mon avis et d'une véhémence rare par moments, mais parfois malheureusement d'un moindre intérêt. Dans la finale en forme de scherzo, de style vaguement orientalisant, à mon avis dense, riche, d'une orchestration sans outrance, très colorée notamment avec l'emploi du xylophone, Chostakovitch se révèle manifestement proche de Khatchaturian et de Kabalevski, dont il n'a pas cependant, à mon avis, ni la subtilité ni l'inventivité. Quelques similarités thématiques avec le concerto pour violon de ce dernier compositeur peuvent être signalées.

Concerto n°2 in C bémol mineur op 129 1967    (-/-/-)

Le Concerto n°2 marque, par rapport au premier, une nette évolution vers l'atonalisme. Nous y mentionnerons des effets d'orchestration qui nous paraissent pour le moins bruyants et inutilement agressifs. Le début du premier mouvement ainsi que le second mouvement sont représentés par de longues périodes monotones faiblement accompagnées rappelant quelque peu le Concerto pour violon de Glazounov, avec cependant, à notre avis, beaucoup moins de caractère. Comme le Concerto n°1, cette œuvre comporte des cadences solistiques, à mon avis, peu inspirées et qui m'apparaissent plutôt comme des simulacres vides de sens. Quel contraste, à mon avis, avec la sublime cadence du 3ème mouvement du Concerto n°1. Le dernier mouvement, adoptant quelque peu le rythme d'une danse cosaque, témoigne, me semble-t-il, d'une grande faiblesse thématique.

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